Jeudi 19 février, M. François Hollande accompagné de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, s’est rendu sur la base aérienne (BA) 125 d’Istres pour prononcer un discours sur la dissuasion nucléaire.
« Le contexte international n’autorise aucune faiblesse et montre que le temps de la dissuasion nucléaire n’est pas dépassé. » Sept ans après son prédécesseur, dans ce traditionnel discours sur la dissuasion nucléaire, François Hollande confirme l’intérêt de cette dissuasion nucléaire pour la France, tout en soulignant l’évolution du contexte international.
« Il ne saurait être question (…) de baisser la garde », dans le domaine de la dissuasion nucléaire, a fermement rappelé le président de la République, même si « la France ne se sent pas directement agressée (et qu’elle) n’a pas d’ennemi déclaré ». Dans la politique de défense de la France, la dissuasion nucléaire a plus que jamais sa place. Le président a d’ailleurs confirmé son attachement aux deux composantes sous-marine et aéroportée : « toutes deux concourent à l’ensemble des missions de la dissuasion et c’est leur complémentarité qui permet au chef de l’Etat de disposer, à tout moment, de la gamme d’options nécessaires et suffisantes et de ne jamais être tributaire d’un seul type de moyens ». Afin de conserver la crédibilité de ces deux composantes et malgré un contexte budgétaire contraint, François Hollande a confirmé leur nécessaire modernisation : la mise en œuvre des adaptations futures du missile M51 destiné aux sous-marins lanceurs d’engins (SNLE), la poursuite d’études pour préparer des SNLE 3e génération, le remplacement progressif des derniers Mirage 2000N par des Rafale et les études pour faire évoluer le missile de croisière ASMP-A (air-sol moyenne portée améliorée) et préparer son successeur l’ASN4G. Le chef des armées a également précisé : « Par ailleurs, la loi de programmation militaire a engagé le renouvellement de la flotte des avions ravitailleurs, 12 avions Phénix ont été commandés et les deux premiers seront livrés à partir de 2018. ».
« La France doit être lucide. Elle sait qu’il ne suffit pas de proclamer le désarmement nucléaire immédiat et total, il faut que la réalité des actes de chacun soit cohérente avec les discours. » Dans le domaine du nucléaire militaire, la France doit compter avec de nouvelles puissances qui cherchent à émerger. A ce sujet, le président de la République a rappelé que « l’accroissement du nombre d'États possédant l'arme nucléaire (est) un risque majeur pour la paix ». Et de rajouter « En même temps (que la France) est prête à se défendre, elle ne veut pas pour autant renoncer à l’objectif même du désarmement, y compris du désarmement nucléaire. La France, c’est une puissance de paix, et c’est pourquoi elle se défend, pour la paix ! »
« Je tenais à venir ici à Istres pour faire cet exercice de vérité, de transparence, et en même temps, de reconnaissance de ce qu’est la Force de dissuasion pour notre pays ». « Pour réaffirmer l’enjeu fondamental qu’elle représente (…) pour la sécurité de la France. (…) Indépendance, liberté, capacité à faire prévaloir nos valeurs, voilà pourquoi nous devons chaque jour, assurer la permanence de la dissuasion nucléaire et être capables, à chaque instant, d’en améliorer encore l’organisation, le fonctionnement et les armes. »
Enfin, le président de la République a rappelé que la dissuasion nucléaire était complémentaire des moyens militaires conventionnels « Ainsi, en emportant des armements conventionnels, les chasseurs des forces aériennes aux capacités duales ont réalisé environ un quart des frappes effectuées par des avions français lors des opérations en Libye et au Sahel. Ils opèrent aujourd’hui en Afrique et en Irak, et contribuent tous les jours à l’alerte de défense aérienne. »
Discours du Président de la République sur la dissuasion nucléaire - Istres - 19 février 2015 (format pdf, 61.32 KB).
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
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