CHAMMAL : retour sur la première mission opérationnelle de l’A330 Phénix

Le Phénix est arrivé au Qatar en début d’après-midi et a immédiatement été désinfecté pour sa mission du lendemain : formalités administratives, déchargement et stockage du lot de déploiement, maintenance post-vol de l’avion et préparation opérationnelle. Tout cela dans un contexte interallié avec le support américain.

Le commandant Charles, chef du détachement, se confie : « J’ai réalisé mon premier vol opérationnel Chammal en janvier 2016 sur C-135, au départ de la base des Émirats arabes unis. Ce même C-135, le n°475, qui tire aujourd’hui sa révérence ! C’est donc avec émotion et beaucoup de fierté que tous les membres de mon équipage, tous “ anciens C-135 ”, réalisent aujourd’hui la première mission Phénix. »

Il est 4h00 du matin, la mission commence dès la phase de préparation. Les "RENS", soit les officiers renseignement, dispensent les informations essentielles au briefing.

Le commandant Charles raconte la suite : « Il est 5h00 quand nous arrivons au pied de l’avion. Les mécaniciens s’affairent autour, le plein carburant est en cours. Nous pouvons débuter sa préparation. La différence avec le C-135 est déjà frappante : il n’était pas climatisé au sol et sous ces chaleurs accablantes, cette phase de préparation, qui dure une bonne heure, était éreintante. Sur Phénix, finies les “suées”, comme nous avions coutume de dire ! Le système de conditionnement d’air est très performant, nous attaquons la mission dans de meilleures dispositions. »

À 6h30, les roues du Phénix quittent la piste 34 droite. Les capacités de navigation du Phénix permettent une intégration parfaite dans le trafic civil du golfe Persique, passage obligé jusqu’en Iraq. Le Phénix est équipé du Reduced Vertical Separation Minima, un dispositif permettant la séparation verticale entre appareils dans l'aviation commerciale, dont seules les dernières versions modernisées du C-135 étaient équipées. L'avion peut voler à des altitudes plus élevées que son aîné et ainsi économiser du carburant.

Le commandant Charles reprend : « 8h15 : Dès notre arrivée dans le ciel iraquien, nos communications sécurisées nous permettent d’échanger des informations essentielles avec tous les autres participants de la coalition. Les communications radio sont réduites au strict nécessaire. »

C'est avant tout un travail d'équipe. La veille, l'Air Refueling Operator (ARO – opérateur de ravitaillement en vol) a préparé la mission sur le Mission Preparation System programmant la trajectoire et les ravitaillements prévus.

L'ARO précise : « À 8h45, nos Rafale de la base aérienne projetée au Levant nous rejoignent sur notre circuit de ravitaillement. Les procédures, maintes et maintes fois répétées en entraînement, sont exécutées à la lettre. ». La mission est parfaitement remplie par le Phénix.

Et finalement, à 13h30, après plus de sept heures de vol, l'avion débute la descente et la phase d’atterrissage sur la base de Al Udeid.

À 14h, l’avion est au parking, ses moteurs sont coupés. Place au débriefing avec les mécaniciens et à la rédaction du rapport de mission pour clôturer cette journée.