L'exercice Warfighter prépare l’état-major français à faire face aux enjeux de haute intensité. L’état-major de la 3e Division, sous les ordres d'un corps d'armée américain participe à un exercice de grande ampleur dans un environnement multinational. Environ 1000 personnes de l'armée de Terre seront ainsi engagées sur cet exercice dont presque la moitié pour mettre en place une logistique hors-normes.
Le 11 janvier dernier, 26 précurseurs du Real Life Support (RLS) ont atterri à Fort Hood au Texas pour une durée de 4 mois. Leur mission : préparer les 21 hectares de terrain pour accueillir les 1000 soldats français déployés pour l’exercice Warfighter qui sera joué début avril prochain.
Cette unité d’appui au commandement appartient à la 3e Division. Elle est indispensable pour déployer les postes de commandement des exercices. Renforcé par le 40e régiment de transmissions, le RLS fait face à un challenge logistique historique pour accueillir les troupes venues de France.
Le Lieutenant-colonel Jean-François pilote cette unité. Il précise : « Nos contraintes sont celles de l’opérationnel mais dans le cadre d’un exercice. Bien différent des exercices menés en Champagne, Warfighter ne s’appuie sur aucune procédure ou structure préexistante. Plus proche d’une OPEX que d’un exercice, le plan de déploiement a été conçu comme une entrée en premier. »
Avec des pics à – 20 °C, le détachement a également essuyé une vague de froid sans précédent sur le Texas. Ruptures de canalisation et de chauffage, menaces constantes d’incendies dues au court-circuit électrique, l’état du Texas est alors en urgence vitale. Le LCL Jean-François poursuit : « La crise climatique nous a fait prendre beaucoup de retard dans la perception des zones de travail. Pics de glace, incertitudes de livraison, incendies et ajustements réguliers : c’est l’épreuve de la rusticité pour une armée aguerrie. Nous sommes revenus aux fondamentaux du soldat. »
Isolation des bordées en fonction du plan de transport, du Manning et de l’emploi, empreinte au sol plus grande, optimisation du temps de repas, nettoyage des espaces de travail, sensibilisation et responsabilisation individuelle et collective ; toute la zone vie a été pensée pour diminuer au maximum le risque sanitaire. Pour la première fois un soutien est organisé en prenant en compte la contrainte Covid au départ du coup, afin de préserver la ressource en cas d’épidémie.
« Cette mission va à l’encontre de tout ce que nous connaissons et maîtrisons. Une charge logistique et des contraintes administratives et médicales hors-normes. À 10.000 km de chez nous, avec un soutien contractualisé avec les Américains pour tout le soutien vie, c’est une première ! », reconnaît le chef du RLS. « Tout est plus grand ici mais aussi plus compliqué avec des références et des mesures en pied, en miles, en square feet, en galons pour le ravitaillement en carburant. Un autre univers, une adaptation quotidienne, mais nous allons chaque jour de l’avant pour finir l’exercice en étant fier de soi, de son équipe et du travail accompli par la France ».
100 m3 de fret livrés par avion et 33 containers livrés par voie maritime.
Le RLS français représente 60 soldats pour 1000 à soutenir.
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