Accueil | Terre | Exercices d'entrainements | Cap vers la haute intensité artillerie Terre ... Exercices d'entrainements | Cap vers la haute intensité artillerie

Cap vers la haute intensité artillerie

Mise à jour  : 22/10/2021

Si le tonnerre a résonné ces trois dernières semaines, peut-être s’agissait-il des bigors du 11e régiment d’artillerie de marine (11e RAMa) en plein entraînement sur le camp de Canjuers lors de leur groupement d’artillerie haute intensité (GA HI).

Depuis le 22 septembre et un mois durant, le 11e RAMa a mobilisé 400 soldats, 125 véhicules, 13 canons (TRF1, mortiers, Caesar des 11e RAMa et 3e RAMa), 2 radars de contrebatterie COBRA du 1er régiment d’artillerie (1er RA). Mais aussi des drones, des avions fournis par le groupe aéronaval, des brouilleurs GPS, une consommation de 2 400 obus, à plus de 1 200 kilomètres de leur garnison.

Préparé depuis le début du mois de septembre 2020, ce groupement d’artillerie constitue un premier pas vers la haute intensité pour le régiment, dont l’objectif visait à hausser le niveau d’exigence de sa préparation opérationnelle, en y intégrant des moyens interarmes et interarmées, face à un ennemi capable de mobiliser des moyens équivalents ou supérieurs.

L’intégration de nouvelles capacités

Pas de haute intensité sans haute intégration : l’artillerie est une fonction opérationnelle intégratrice et intégrée, c’est la condition de sa supériorité opérationnelle. Pour passer progressivement d’une préparation opérationnelle tournée vers la situation opérationnelle de référence (SOR) à une préparation opérationnelle tournée vers l’hypothèse d’engagement majeur (HEM), le 11e RAMa a sollicité le renfort de capacités externes :

  • l’intégration de capteurs comme la mise en œuvre de système de mini-drones de reconnaissance (SMDR) capable de fournir des informations et un appui aux unités de manœuvre;
  • l’intégration d’effecteurs avec la combinaison de Caesar, TRF1, mortier de 120 mm, mais également de moyens surface-air avec la présence d’une section sol-air très courte portée ;
  • l’intégration de moyens trois dimensions (3D) avec le renfort d’un ATL2, d’une patrouille de M-2000, d’une patrouille de Rafale Marine ;
  • l’intégration d’une section de Caesar du 3e RAMa et d’une section de radar de contrebatterie COBRA du 1er RA, au cours de la manœuvre tactique, sans préavis ;
  • l’intégration de moyens de systèmes d’informations et de communication avec la poursuite de l’expérimentation d’ATLAS 3 dont la principale avancée concerne la représentation des volumes 3D, et le test du dispositif DACAS (Digitally Aided Close Air Support, appui aérien rapproché assisté numériquement) permettant la transmission de données directes entre le JTAC (Joint Terminal Attack Controller, contrôleurs aériens avancés) et l’aéronef, gagnant ainsi un temps précieux sur la prise en compte de la situation tactique.

Vers un entraînement durci

Afin de préparer au mieux les unités et les soldats à des confrontations d’une ampleur et d’une intensité inédite, le régiment a également mis l’accent sur le durcissement de son entraînement, suivant la logique « Train as you fight » (s’entraîner comme on combat).

Pour cela, l’ensemble du GA a été conçu dans un cadre tactique réaliste et cohérent, face à un ennemi à parité. Il a mis en oeuvre à la fois :

  • une menace de détection réelle : des radars de contrebatterie COBRA, un ATL2, des Rafales et drones avec, pour conséquence, la prise de conscience pour les équipes de pièces des impératifs de camouflage, dispersion et changement de position ;
  • du brouillage GPS ;
  • un tir sous drone SMDR ;
  • la manoeuvre de ravitaillement tactique de nuit ;
  • une suppression des téléphones portables pendant 48h afin d’accoutumer le personnel (et leur famille) à cette nécessité opérationnelle ;
  • quatre services en campagne de plusieurs jours rapprochés les uns des autres, incluant une phase en ambiance nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique (NRBC).

Relever de nouveaux défis

Un GA clôturé par des séquences de tirs interarmes et interarmées, sous le contrôle du chef d’état-major de l’armée de Terre et du général commandant la 9e brigade d’infanterie de marine. Une première salve de tirs synchronisés de deux sections Caesar a permis de constater la brutalité des feux d’une quarantaine d’obus. Un tir combiné (joint fire), mettant en œuvre les Rafales de la Marine Nationale via leurs canons de 30 mm et bombes d’exercices LGTR, a précédé un tir d’artillerie massif d’une soixantaine d’obus de 155 mm et de 120 mm. Une première en France.


Droits : Armée de Terre 2022