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Exercice Trident Juncture, sur les terres des Vikings

Mise à jour  : 18/12/2018

Du 25 octobre au 7 novembre, la Norvège a accueilli le plus grand exercice de l’Otan depuis dix ans : Trident Juncture 2018. Aux côtés des 28 autres pays membres de l’Alliance, la France a projeté une force interarmées de 3 000 hommes. Retour sur un exercice hors norme.

Le fjord de Trondheim à 500 km au nord- d’Oslo, d’habitude un passage obligé des touristes en croisière et devenu ce mardi 30 octobre, un rassemblement de navires de combat. Sous les yeux de nombreuses autorités civiles et militaires d’une trentaine de nations, les troupes au sol ont débarqué sur la côte norvégienne, appuyés par les avions et les frégates.

À la création de l’Otan en 1949, le traité de l’Atlantique Nord prévoyait en son article 5 l’assistance de l’ensemble des pays membres de cette organisation si l’un d’entre eux est était agressé. Le thème de la manœuvre reprend scrupuleusement les termes du traité, toujours en vigueur. La Norvège, a demandé de l’aide après l’intrusion d’une force armée étrangère sur son territoire. Aux côtés des 28 autres pays de l’Alliance, renforcée de la Suède et de la Finlande, la France a répondu présente avec une force interarmes et interarmées sans précédent. Au total près de 3 000 militaires, 500 véhicules, 10 aéronefs et 5 bâtiments sont déployés pour l’exercice. « C’est un message fort de notre pays vis-à-vis de ses alliés, affirme le général Serge Maignon, commandant le PC de la force logistique de Montlhéry et commandant le contingent France (CC-Fr) pour l’exercice Trident Juncture 2018.

Ainsi les unités de l’armée de Terre (126e RI, 3e RIMA, 6e RG, 19e RG, 1er RHC, 2e RD) vont manœuvrer sous forme d’actions offensives, défensives, de reconnaissance sur terre ou sous l’eau dans des conditions hivernales norvégiennes difficiles afin de faire face à cet ennemi et sécuriser leur zone d’action . Véritable exercice en grandeur nature, cet exercice utilise l’ensemble des vecteurs et des compétences des armées mettant ainsi à profit de nombreux savoir- faire nationaux mais aussi inter- alliés. En effet, les unités françaises opèrent au contact d’unités danoises ou italiennes, nécessitant des adaptations et une étroite coopération.

Après deux semaines de combats de haute intensité, l’heure est déjà à la manœuvre de redéploiement. En soutien de l’exercice, le PC de la force logistique se prépare à reprendre la main sur l’ensemble des éléments français. « Le mouvement retour est une manœuvre complexe, souligne le lieutenant-colonel Yoanne, chef du  Centre de coordination interarmées des transports, des transits et des mouvements (CCITTM). Cela demande un travail de coordination très fin avec le Joint logistic support group de Naples et la nation hôte ». Aussi plus de 10 000 hommes sur les routes en phase de désengagement nécessite un vrai savoir- faire et une réelle coordination inter- alliée.

Avec Trident Juncture de nombreux enseignements pourront être tirés sur l’interopérabilité entre les nations alliées, mais aussi sur les capacités de projections et notamment sur l’intérêt du transport ferroviaire. 


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