Armée de Terre
Après une première édition en janvier 2020, l’exercice Jabal 2 a renouvelé l’échange franco-jordanien au mois de juin. Un détachement du 27e bataillon de chasseurs alpins a suivi un entraînement conjoint avec le 61e bataillon jordanien dans la province sud d’Al Humayama, en Jordanie.
En parallèle, un détachement jordanien s'est rendu en France au Groupement d’aguerrissement en montagne de Modane, en Savoie, pour un exercice similaire avec des soldats du 13e bataillon de chasseurs alpins. Comme l’année précédente, le programme engageait du tir, des savoir-faire montagne et des phases de combat. Les instructeurs du GAM ont travaillé sur un scénario ambitieux en termes de technicité montagne et de combat, profitant d’une région alpine non moins majestueuse aux multiples possibilités d'entraînement, qui a largement dépaysé le détachement jordanien.
Pour les soldats français ou jordaniens, cet échange apporte une plus-value dans la pratique militaire de la montagne. L’appréhension du milieu et les différences de relief entre les deux pays, l’adaptation des techniques à ces terrains rocheux et verticaux, et bien entendu une progression au combat dans des zones non maîtrisées, sont d’autant plus formatrices pour chacun.
La première édition de l’exercice Jabal s’était tenue du 6 au 31 janvier 2020, par un échange bilatéral entre un détachement de plus de 60 soldats du 7e bataillon de chasseurs alpins, renforcé par un groupe de sapeurs du 2e régiment étranger de génie, et une section de la compagnie montagne du 61e Bataillon, stationnée dans la province d’Al Humayama, au sud du pays. Le 61e bataillon avait réservé un accueil chaleureux à la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM), mettant l’intégralité de ses infrastructures à disposition de cet entraînement conjoint.
La Jordanie offre un terrain d'entraînement proche de ce qu’ont connu les troupes de montagne dans la région de la Kapisa, en Afghanistan, ou dans l’Adrar des Ifoghas au Mali. Elle offre également des possibilités de parcours de tir individuel et collectif dans un canyon escarpé, reprenant les conditions réelles d’un engagement au feu. À cela s’ajoute une partie technique montagne, avec une descente en rappel et des tirs en sites positifs et négatifs. Cet exercice a notamment rappelé à chacun la complexité de coordonner les appuis et une flanc-garde au profit d’un groupe reconnaissant un fond de Wadi pour détruire une zone refuge d’insurgés. Le relief jordanien, différent du nôtre, participe à l’enrichissement de l’expérience des chasseurs et sapeurs de la 27e BIM, notamment lors de franchissements verticaux et horizontaux, de jour et de nuit.
Enfin, cette première édition s’était achevée sur une séquence de combat, partant du niveau individuel, en abordant une ligne de crête, enchaînant sur un exercice tactique de niveau section visant à s’emparer de cols tenus par l’ennemi. La dernière phase, de niveau compagnie, avec infiltration en milieu montagneux, a abouti à la destruction d’un poste de commandement insurgé, dans une localité isolée. Très vite, chacun s’est aperçu que les schémas tactiques collectif du combat en montagne étaient similaires, facilitant l’interopérabilité, avec quelques ajustements sur les actes individuels.
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