La 5e édition de l’exercice de crise cyber « DEFNET » a débuté ce jour sur huit sites en France. Jusqu’au 23 mars, plus de 300 spécialistes militaires, 250 étudiants et 50 réservistes sont engagés. Cet entraînement confirme l’attention portée par le ministère au domaine de la cyber-défense, avec pour objectif de garantir et soutenir la construction d’une autonomie stratégique européenne.
DEFNET 2018 simule une attaque informatique de grande ampleur visant plusieurs systèmes d’information. Pour faire face à cette menace se déroulant de manière simultanée dans toute la France (Paris, Rennes, Coëtquidan, Mont-de-Marsan, Toulon, Rennes, Rochefort et Brest), les spécialistes devront planifier, coordonner et mettre en œuvre les mesures de défense adéquates en vue de protéger et défendre les systèmes et réseaux dans la profondeur. Pour l’armée de Terre, l’ensemble de ses experts est déployé, majoritairement issus d’unités subordonnées au commandement des systèmes d’information et de communication (COMSIC) : 807e compagnie, 48e régiment et école des transmissions (ETRS).
L’exercice s’appuiera également sur une coopération étroite entre militaires (d’active ou de réserve) et acteurs privés ou institutionnels, avec la participation d’étudiants des établissements d’enseignement supérieur de Paris et de Rennes. Pour ces derniers, DEFNET permet de découvrir la réserve et, éventuellement, de l’intégrer en vue de poursuivre leur investissement au profit de l’institution militaire.
L’armée de Terre développe depuis de nombreuses années ses capacités défensives en y consacrant des ressources humaines, du temps de formation et des matériels. En s’entraînant au combat numérique, elle augmente sa capacité à la riposte en formant des spécialistes à la cyberguerre et développe ses capacités d’intervention.
L’organisation de la cybersécurité au sein de l’armée de Terre comporte ainsi deux volets : la cyberprotection et la lutte informatique défensive qui sont complémentaires et indissociables. La cohérence et la responsabilité de ces deux chaînes sont portées par le chef d'état-major de l'armée de Terre (CEMAT).
Enjeux opérationnel, de ressources humains, de compétences et de formation… Via la constitution d’un vivier d’experts, la dynamique du COMSIC ou encore la prise en compte de ce domaine dans les programmes d’armement en cours de développement, l’armée de Terre est en ordre de marche pour permettre la montée en puissance de la cybersécurité dans tous ces aspects.
La loi de programmation militaire 2019-2025 présentée dernièrement au conseil des ministres symbolise l’effort mené dans le domaine du cyber avec un plan de recrutement de 1 000 postes supplémentaires sur les six prochaines années est prévu. Ainsi, l’effectif des « combattants cyber » sera porté à 4 000. Cet effort important permettra la poursuite du renforcement des services de renseignement et du domaine de la cyber-défense, de soutenir les exportations et de répondre aux enjeux de la numérisation (intelligence artificielle et traitement massif de données).
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