Chaque année, l'armée de Terre porte un éclairage particulier sur une catégorie de grade. Après les adjudants-chefs et les majors en 2016, 2017 est celle du jeune sous-officier. La création de nouvelles unités élémentaires a vu l’arrivée de nombreux sergents qui seront les chefs de demain. De la fidélisation jusqu’aux perspectives de carrière, un seul mot d’ordre : donner à chacun les moyens de s’accomplir.
« Le jeune sergent est un élément clé de la fidélisation de nos engagés volontaires, affirme le général Hervé Wattecamps, directeur des ressources humaines de l’armée de Terre (DRHAT). Il est le premier visage que le jeune engagé voit à son incorporation, le cadre de contact par excellence. Nous devons donc être attentifs à préserver la qualité de cette ressource. »
La mise en oeuvre de « Au Contact » a placé le jeune sous-officier au cœur des préoccupations de l’armée de Terre. La création de nouvelles unités élémentaires a nécessité un encadrement supplémentaire qui ne pouvait être pris sur la ressource existante. « La remontée de la force opérationnelle terrestre (FOT) nous a permis d’augmenter le recrutement direct, explique le général Wattecamps. Ces recrutés représentent désormais 45 % de nos sous-officiers. Pour absorber ce flux, un cinquième bataillon est créé à l’Ecole nationale des sous-officiers d’active. 52 % des candidats issus des unités seront directement désignés par leur chef de corps.»
Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus la bataille des effectifs. La plupart des objectifs sont atteints.
« L’enchaînement de la déflation, puis la remontée rapide de la FOT a créé une situation inédite, admet le lieutenant-colonel Philippe, chef de la section sous-officiers du bureau politique des ressources humaines. Nos effectifs de jeunes sous-officiers sont aujourd’hui atteints, mais nous constatons un manque de 3 000 titulaires du brevet supérieur de technicien de l'armée de Terre. Pour remédier à cette situation, nous avons proposé des mesures concrètes afin de fidéliser nos jeunes sergents tout en leur permettant d’avoir des opportunités de carrières. » La Direction des ressources humaines de l’armée de Terre a proposé plusieurs mesures qui ont été validées par le chef d'état-major de l'armée de Terre.
« Nous devons permettre la montée en gamme des jeunes sous-officiers, explique le général. Ceux qui ont du talent doivent pouvoir se réaliser. C’est un gage de fidélisation, mais aussi une opportunité pour l’institution. Nous continuerons donc à maintenir une véritable dynamique d’avancement notamment sur des choix très jeunes, dès quatre ans de grade.
Pour autant, le grade doit correspondre à une fonction. Pour cela, la fin des "millésimes" permettra aux chefs de corps de désigner, deux ans plus tôt, les meilleurs sous-officiers pour présenter le BSTAT. Certains de nos jeunes sont déjà des spécialistes dans leur domaine, pourquoi les faire attendre pour prendre des responsabilités ? » Jusqu’à présent, cette formation de deuxième niveau s’étalait sur deux années. Aujourd’hui, elle se voit réduite de six mois, avec des périodes de préparation clairement identifiées. « Cette diminution donne au candidat une vision plus précise du rythme de préparation, mais permet aussi au régiment d’avoir plus de disponibilité pour les projections intérieures ou extérieures, insiste le LCL Philippe. « Tout le monde est gagnant. »
L’année des jeunes sous-officiers restera comme un moment clé des perspectives proposées aux plus jeunes. Qu’ils soient directs ou issus du corps, ils doivent pouvoir progresser en fonction de leurs compétences. « Le travail que nous avons mené doit permettre à chacun de s’épanouir au sein de l’armée de Terre, insiste le général Wattecamps. A ceux qui en ont le talent et l’envie, nous leur offrons l’opportunité de prendre en main leur parcours pour progresser. L’armée de terre a la chance d’avoir des jeunes sous-officiers compétents, dynamiques et volontaires. Nous la saisissons en libérant leur formidable potentiel ! »
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