Le 14 juillet en musique

Transmettre les ordres, entrainer les hommes, distraire les forces armées.  La musique a toujours été utilisée pour répondre à un besoin précis, qu'il soit d’utilité ou d’agrément. L'art musical militaire demeure l'un des témoins de la culture et du patrimoine militaire, avec le chant ou les orchestres.

Quand Madelon, Le boudin, le chant du départ ou encore La Marseillaise…

Ces airs connus de tous appartiennent au répertoire musical militaire. Trait d’union entre les armées et la Nation, l’art musical militaire demeure un des témoins de notre culture et une composante essentielle et vivante, que ce soit avec le chant ou avec les orchestres, du patrimoine militaire.

Dans un article sur le « Patrimoine musical militaire français », le chef de musique des armées hors classe, Armand Raucoules, explique que la musique est « un art éminemment utile chez le militaire, car elle possède la faculté de faire naître des sentiments belliqueux, d’inciter à la bravoure, d’inspirer l’enthousiasme en substituant à la crainte du péril et de la mort, l’exaltation de l’intrépidité des combattants ». Mais la musique a également d’autres usages : dans la manœuvre et l’exercice, c’est elle qui règle le pas, détermine les évolutions, les actions. C’est également grâce à elle qu’on transmet les ordres et qui rythme la vie quotidienne. Et elle sert à divertir les troupes et au rayonnement des forces armées.

Les musiques militaires étaient déjà présentent sous l'Antiquité et au début de l'ère chrétienne. Elles étaient utilisées pour accompagner les troupes au combat ou comme moyen de transmission. Progressivement, au sein du royaume de France, et surtout à l'époque de la Renaissance, la trompette devient l'instrument militaire par excellence et le tambour s'impose dans l'ensemble des troupes d'infanterie, tandis que les timbales restent l'apanage de la cavalerie.

C’est sous Louis XIV, que les musiques militaires s’institutionnalisent. On leur donne comme rôle principal de rythmer la marche des compagnies et de diffuser les signaux et ordonnances, et elles assurent également les escortes royales, les parades et les défilés. Le roi Soleil instaure également la tradition d'écrire des airs adaptés aux circonstances, aux faits marquants de la vie militaire. De ce mouvement datent certaines marches célèbres comme La marche de Turenne, Auprès de ma blonde, Malbrough s'en va t-en guerre…

Après la frénésie de musique militaire qui caractérise l’Empire, la Restauration introduit les clairons et les instruments d’Adolphe Sax. Ce dernier donne naissance, à partir de la clarinette basse, à la famille des saxophones, puis à celle des saxhorns. Cela révolutionne la musique militaire. D’immenses possibilités sont offertes par ces nouveaux instruments, qui permettent d’interpréter toute forme de musique. Les concerts se multiplient, et les musique militaires donnent l’occasion aux villes de garnison de découvrir ce répertoire jusqu’à alors inaccessible. Au cours des deux guerres mondiales, les musiciens délaissent leurs instruments pour devenir brancardier, secouriste ou ambulancier, quant aux tambours et clairons, ils deviennent agents de transmissions.

Au fil des ans, la musique militaire a ainsi vu son répertoire s’élargir aux tendances contemporaines et aux influences étrangères. Aujourd’hui, une vingtaine de formations musicales permanentes, employant plus de 1 000 musiciens, assurent le maintien de ce patrimoine musicale et participent au rayonnement des armées.

Bagad de Lann-Bihoué

Le bagad de Lann-Bihoué est le seul bagad militaire français et professionnel existant. Cette formation musicale représente la Marine nationale dans diverses manifestations en France et à l’étranger. Elle a joué a plusieurs reprises dans le cadre  de ses activités devant des chefs d’Etat. Tous les marins appartenant au bagad sont bretons, choisis autant pour leur compétence musicale que pour la qualité de leur présentation et de leur comportement. Placé sous la direction d’un major appelé Penn-Bagad, le bagad de Lann-Bihoué est la seule formation de la Marine où tous les commandements sont donnés en breton. Elle témoigne de la richesse du patrimoine culturel celtique, en interprétant un répertoire de musique traditionnelle bretonne de qualité.

Le bagad de Lann-Bihoué ouvrira le défilé du 14 juillet.

Le chœur de l’armée française

Le chœur de l’armée française créé le 14 juillet 1983 est une formation spéciale de la Garde républicaine. Il est le chœur officiel de la République et représente, avec son caractère original et unique, l’un des fleurons de la culture dans les armées et l’une des valeurs sûres de la représentation musicale française à travers le Monde.

Unique chœur d’hommes professionnel en France, il est composé de quarante-cinq choristes de haut niveau. Dirigé par le commandant Aurore Tillac, le chœur participe à de nombreuses manifestations militaires et civiles, accompagné des plus grands orchestres. 

Le chœur de l’armée française chantera, avec les petits chanteurs d’Asnières, la Marseillaise devant la tribune présidentielle.

Fanfare du régiment de la cavalerie de la garde républicaine

La fanfare de cavalerie de la garde républicaine rend les honneurs au président de la République ainsi qu’à ses hôtes étrangers en visite officielle en France. Elle a pour particularité d’être la seule au Monde à jouer au trot enlevé tandis que le reste du régiment défile au trot assis. Elle rehausse de ses sonorités le cérémonial militaire en interprétant les sonneries réglementaires et les diverses marches de son répertoire. Trente-huit exécutants montés sur des chevaux alezans pour les trompettes et sur des chevaux gris pour les deux timbaliers défilent derrière le capitaine Jacques Leblay, trompette-major.

Fanfare du 27^e bataillon de chasseurs alpins

Dernière fanfare de chasseurs, la fanfare du 27^e BCA est l’ambassadrice de tous les bataillons de chasseurs alpins, à pieds et mécanisés.

Depuis plus de 140 ans, elle assure le devoir de mémoire et de représentativité au sein même des quartiers militaires, mais aussi lors des cérémonies commémoratives, en défilant en tête des défilés militaires ou civils. La fanfare intègre un instrument traditionnel des alpages utilisé par les bergers en montagne, le cor des alpes. Cet instrument, long de 4,65 mètres et portant jusqu'à dix kilomètres, servait au rappel des troupeaux mais aussi comme moyen de communication et d’alerte. Ses sonorités particulières permettent de compléter l’étendue du répertoire de la fanfare. Quatre cors des Alpes défilent pour ce 14 juillet. La fanfare jouera Le Téméraire pendant le défilé. Le rythme de ce morceau correspond au pas redoublé qu’utilisent les chasseurs. Ces derniers défilent à 135 pas/minute alors que les armées ont une cadence de 115 pas/minute et la Légion étrangère un rythme de 88 pas/minute.

Musique de la Légion étrangère

La musique de la Légion étrangère a pour mission de contribuer au rayonnement de la Légion  étrangère en France et à l’étranger, veiller au maintien des traditions légionnaires et concourir à l’image d’excellence de la Légion. Elle est requise pour les prestations militaires mais aussi sollicitée dans les festivals civils. La musique de la Légion étrangère a conservé l'usage du chapeau chinois, héritage de l'armée d'Afrique, et des fifres (petites flûtes en bois). Le chapeau chinois, pavillon de cuivre garni de clochettes, surmonté de la grenade à sept flammes, est d'origine turque. Progressivement abandonné au cours du 19e siècle par la plupart des musiques militaires, il a été conservé par la Légion qui l'a alors orné de queues de cheval. Leur présence trouve son origine dans une vieille coutume islamique adoptée par les régiments d'Afrique : la queue du cheval tué sous le guerrier était témoignage de courage. Exposée devant la tente du chef, elle devenait le symbole du commandement. La musique de la Légion étrangère se distingue des autres formations musicales militaires par le rythme de ses marches : les légionnaires défilent en effet à 88 pas/minute (contre 115 pas/minute pour les autres unités et 135 pas/minute pour les chasseurs). Ce rythme lent et majestueux leur vaut de clore les défilés militaires auxquels ils participent.