Les deux principaux moyens de télécommunication par satellite de la Défense sont les systèmes Syracuse 3 (SYstème de RAdiocommunications Utilisant un SatellitE) et Telcomarsat (Télécommunications de la marine par satellites commerciaux). Ils sont gérés au sein de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'informations (DIRISI) par le Centre national de mise en œuvre des moyens satellitaires (CNMO MS).
Basé à Maisons-Laffitte et fort d'une soixantaine de militaires issus des trois armées, le CNMO MS assure une planification et une gestion opérationnelle de ces systèmes au profit des forces sur les théâtres. Il veille, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 à garantir "une ligne de vie" permanente entre Paris et ses forces engagées en OPEX.
Couvrant l'ensemble des théâtres où les forces françaises sont engagées, ce système, composé de deux satellites Syr3A et Syr3B (auxquels se rajoutera bientôt le satellite franco-italien Sicral), se distingue non seulement par sa capacité à offrir des liaisons insensibles au brouillage mais aussi par son aptitude à concentrer dans des délais restreints, sur une zone donnée, un maximum de capacités de transmissions. À titre d’exemple, il a été utilisé de manière intensive et prépondérante lors de l'opération Harmattan en 2011.
Au sol, Syracuse déploie des stations dans de multiples configurations déclinées dans un large spectre : navales (intégrées sur des bâtiments de la marine ou dans les sous-marins), ou terrestres (stations portables ou intégrées sur des véhicules pour les groupements tactiques interarmes ou les postes de commandement des grandes unités).
Afin de permettre à la France de défendre ses intérêts dans sa vaste zone d'influence maritime, la DIRISI, en liaison avec l'État-major de la marine (EMM) et la Direction générale de l'armement (DGA), déploie le système Telcomarsat sur les bâtiments de la Marine nationale. Ainsi, une quarantaine de stations navales équipent les bâtiments engagés dans les principales zones maritimes : Europe, Atlantique, Antilles, océan Indien et Pacifique. Ces moyens concourent en particulier à améliorer la lutte contre le narcotrafic dans les Antilles et la piraterie dans le golfe d'Aden.
À la différence de Syracuse qui est entièrement maîtrisé par la Défense, la capacité spatiale de Telcomarsat est acquise sur des satellites civils. Ce service est établi à la demande pour une durée fixée, selon un barème de prix et un préavis définis à l'avance dans le cadre des conventions ASTEL[1] S ou ASTEL L établies et gérées par la DIRISI.
Combinant des moyens militaires et civils, dont la cohérence est assurée par la DIRISI, ce système satellitaire est devenu un outil incontournable à la conduite des opérations.
[1] Acquisition de Services de TELécommunications
Permettre aux forces armées de communiquer, quels que soient l’endroit, le moment ou le contexte, c’est la mission du programme Syracuse III, dont le premier satellite a été lancé en 2005. Les deux satellites déjà en orbite, Syracuse 3A et Syracuse 3B, seront rejoints par Sicral 2 dont le lancement est prévu en 2013 pour une utilisation par les forces armées à partir de 2014.
« Ces satellites géostationnaires couvrent une surface allant de l’Atlantique à l’Océan Indien », explique Christophe Debaert, directeur du programme Syracuse à la DGA. Sicral 2 vient en complément des deux premiers satellites du programme. Réalisé en coopération avec l’Italie, il permet de consolider la capacité de transmission par satellite à disposition des forces.
« Syracuse est le système cœur, ses satellites et son segment utilisateur sont particulièrement protégés et s’appuient sur des technologies moyen-débit. Or nous avons besoin de passer au haut débit satellite pour certaines informations moins protégées » développe l’ingénieur de la DGA. C’est tout le rôle d’Athéna, satellite réalisé lui aussi en coopération avec l’Italie. Il rejoindra les satellites Syracuse en même temps que Sicral2, et pourra être utilisé par les forces armées dès 2014 également.
La surveillance |
Le Commandement interarmées de... |
Sources : Ministère des Armées