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Contaminations sur le Charles de Gaulle : les enquêtes relèvent des « erreurs de commandement », mais pas de faute

Mise à jour  : 13/05/2020 - Auteur : La Rédaction - Direction : DICoD

La ministre des Armées, Florence Parly, a dévoilé, lundi devant la commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, les conclusions des enquêtes sur la propagation du coronavirus au sein du groupe aéronaval. Explications.

Voilà ce qu’il faut retenir de la déclaration de la ministre des Armées, lundi 11 mai à l’Assemblée nationale :

  • Des « erreurs », mais pas de « fautes » de commandement

La ministre des Armées a livré, lundi à l’Assemblée nationale, les conclusions des enquêtes diligentées par le chef d’état-major des armées, le chef d’état-major de la marine et le Service de santé des armées sur la contamination au Covid-19 à bord du Charles de Gaulle.

 « Il y a eu des erreurs dans la gestion de cette situation, mais je voulais préciser que les enquêtes n’ont pas signalé de fautes concernant le commandement, a expliqué la ministre. Elles soulignent par ailleurs la pertinence des décisions que le commandement a prises dès lors que le virus a été détecté et qui ont permis de prendre en charge les malades. Ces enquêtes soulignent également que l’équipage a conduit sa mission à bien, dans un contexte très difficile. »

« La principale erreur, relève Florence Parly, a été de persister dans une stratégie qui était fondée sur le retour d’expérience de l’épidémie H1N1, qui avait été surmontée en 2009 par le porte-avions sans interrompre son activité opérationnelle. Nous l’avons constaté cependant à nos dépens : le coronavirus, ce n’est pas la grippe H1N1. »

  • Le virus s’est introduit à bord avant l’escale de Brest

C’est une information apportée par l’enquête épidémiologique du Service de santé des armées : le coronavirus s’est introduit à bord du groupe aéronaval entre l’escale effectuée à Limassol (Chypre), du 21 au 26 février, et l’escale de Brest, du 13 au 16 mars.

C’est à l’occasion d’un mouvement aérien, en mer, « depuis Chypre, depuis la Sicile, depuis les Baléares, depuis l’Espagne continentale et le Portugal » que l’enquête situe les premières introductions du virus à bord.

« L’escale à Brest n’est donc pas la cause de la première introduction du virus à bord, explique Florence Parly, mais l’enquête révèle qu’elle a été l’occasion de la réintroduction de celui-ci et qu’elle a été un facteur d’accélération de sa propagation. »

« Des mesures de distanciation ont été prises à la suite de l’escale à Brest, rappelle la ministre des Armées. L’enquête épidémiologique confirme que ces mesures ont été efficaces et qu’elles ont considérablement ralenti la propagation du virus au sein de l’équipage. Cependant, le revers de ces mesures de confinement, qui ont donc réduit les échanges sur le porte-avions au strict minimum, c’est qu’elles ont beaucoup pesé sur les liens de commandement et sur le moral de l’équipage. L’équipage était en effet inquiet, en ce début de confinement national, de la façon dont leurs familles le vivaient à terre et il était sensible à la différence de perception entre une France à l’arrêt et une mission qui continuait. La motivation s’est étiolée, et c’est certain, l’esprit d’équipage en a pris un coup. Au terme de la quatorzaine qui avait donc été imposée à bord et en l’absence de cas identifié, le 30 mars, le commandement a pris la décision d’assouplir les mesures de distanciation très stricte qui avaient été instaurées. Des briefings, qui avaient été supprimés, ont par exemple été rétablis, ainsi que des occasions communes d’échange entre les cadres et leurs subordonnés. Le sport est à nouveau autorisé, avec les mesures de distanciation mais il est à nouveau autorisé, et un concert est organisé le 30 mars avec l’orchestre amateur du bord. »

  • Un dialogue insuffisant entre les acteurs impliqués

La ministre des Armées évoque « les défauts de coordination et de partage de l’information, entre les différentes chaînes de commandement, et au sein des différents niveaux de celles-ci. Ces chaînes ont fonctionné de manière trop cloisonnée, avec une transmission trop lente et partielle de l’information. Le dialogue entre les acteurs a été insuffisant et n’a pas permis de croiser les regards et les analyses sur la situation. »

  • « Tirer les conséquences » de cet événement

La ministre des Armées  a « demandé au chef d’état-major des armées de [lui] faire des propositions dans le domaine de l’organisation de ces différentes chaînes de commandement et de leur articulation. » Des propositions qui « ont vocation à s’appliquer à l’ensemble des armées, directions et services », précise-t-elle.

La ministre souhaite également une meilleure communication, à l’avenir, vis-à-vis des équipages et de leur famille. « Les marins, comme les autres militaires engagés en opération ou en préparation opérationnelle, sont en contacts fréquents, voire en temps réel avec leurs familles, qui sont elles-mêmes soumises à un flot d’information continue et parfois, on peut le regretter, de désinformation. Nous devons mieux communiquer en nous appuyant sur une information détaillée et pédagogique. »

Les conclusions des enquêtes de commandement sont disponibles ici.

L’enquête épidémiologique est disponible ici.

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Sources : Ministère des Armées