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La coopération franco-britannique « renforcera le potentiel de défense européen »

Mise à jour  : 13/01/2011 - Auteur : Nelly Moussu

Le 21 décembre dernier, devant les députés de la Commission de la Défense et des forces armées, Alain Juppé s’est exprimé, entre autres, sur l’accord franco-britannique signé quelques semaines auparavant. Ambitieux, ce dernier prévoit la création d’une force interarmées et une coopération en matière de dissuasion nucléaire.

« Une coopération sans précédent », c’est en ces termes que le ministre Alain Juppé a évoqué l’accord franco-britannique lors de son audition à l’Assemblée Nationale. Devant la Commission de la défense et des forces armées, il est revenu sur les deux traités signés le 2 novembre 2010 par la France et le Royaume-Uni, prévoyant notamment la création d’une force militaire commune et la mutualisation de matériels et d’équipements.

 

Une force commune

« Notre premier objectif est d’agir, a insisté le ministre. Nous voulons développer la coopération entre nos forces armées pour favoriser leur déploiement conjoint. Nous allons donc mettre en œuvre une force interarmées, disponible sous faible préavis et adaptée à différents scénarios, y compris les opérations de haute intensité. » Les entraînements de cette force, composée de 3 500 à 5 000 soldats, commenceront cette année. Ainsi, les exercices bilatéraux Flandres et Southern Mistral se dérouleront au printemps. Leur objectif est de favoriser l’interopérabilité et la cohérence en matière de doctrine militaire, de formation et de besoins d'équipements. Alain Juppé a rappelé que « cette force, qui comprendra trois composantes – terrestre, maritime et aérienne -,  pourra être engagée soit dans le cadre de l’Alliance, soit dans celui de l’Union européenne. »

 

Du programme conjoint de drones…

Pour deuxième objectif, le ministre s’est fixé « d’optimiser nos ressources et de préserver nos capacités industrielles ». Pour y parvenir, il souhaite organiser « un partage et une mutualisation des équipements ou des installations. Nous recourrons également, dès que cela sera possible et utile, à des procédures d’acquisition concertées permettant des économies d’échelle. Il est ainsi prévu de lancer un programme conjoint de drones de future génération à l’horizon 2020. » Dès cette année, la France et le Royaume-Uni doivent commencer la conception de ces drones de surveillance.

 

… à la coopération nucléaire

Alain Juppé a également évoqué la coopération franco-britannique en matière de dissuasion nucléaire. « Nous travaillerons ensemble au sein d’un centre de recherche commun situé à Valduc, à modéliser la performance de nos têtes nucléaires et des équipements associés, pour assurer la viabilité, la sécurité et la sûreté à long terme de nos arsenaux. » L’installation de ce nouveau centre sera achevée en 2022. Il sera complété par un centre de développement technologique commun au Royaume-Uni. « Dans le contexte du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, il s’agit pour nos deux pays de trouver les moyens d’assurer la crédibilité de nos forces de dissuasion respective via des simulations d’essais », a ajouté le ministre d’Etat.

Alain Juppé souhaite que l’accord franco-britannique se concrétise rapidement. « Les premiers contacts ont d’ores et déjà été pris entre les différents groupes de travail constitués dans les domaines juridique, militaire ou industriel », a-t-il précisé. Par ailleurs, cette coopération pourrait être un exemple pour tous les pays de l’Union Européenne. Elle a reçu « un accueil très positif de la part de l’ensemble de nos partenaires » a souligné le ministre d’Etat. Les pays européens « ont compris que ce traité était de nature à renforcer le potentiel de défense européen », et les Etats-Unis « voient dans cette coopération une volonté de ne pas baisser la garde ».