Le ministre d’Etat a présenté un bilan des avancées de l’Otan devant l’Assemblée nationale, lors d’un débat portant sur « L’Otan et les orientations données aux forces armées françaises », le 2 février 2011.
Lors d’un débat qui s’est tenu à l’Assemblée nationale, Alain Juppé, ministre de la Défense et des Anciens combattants a insisté sur le « rôle décisif » joué par la France pour parvenir aux décisions prises par les dirigeants des 28 pays membres de l’Otan, dans le cadre du sommet de l’Alliance, qui s’est tenu à Lisbonne (Portugal), les 19 et 20 novembre derniers.
Sur le plan stratégique, le ministre d’Etat a d’abord rappelé que « l’analyse des évolutions de notre environnement de sécurité qui apparaît dans le nouveau concept stratégique adopté à Lisbonne […] prend en compte les nouvelles menaces en matière de terrorisme, de prolifération ou de cyber-défense […] que nous avons faite en 2008 dans le cadre du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale ».
Si le nouveau concept stratégique de l’Otan réaffirme « la responsabilité première de l’OTAN, qui est de protéger et de défendre le territoire et la population de ses pays membres, conformément à l’article 5 du Traité de Washington », il lui attribue également des missions « conformes à celles de nos forces et confirme le niveau d’ambition qui est le nôtre »: c’est-à-dire de « gérer les crises les plus difficiles », ainsi que d’« œuvrer avec d’autres organisations et d’autres pays pour promouvoir la stabilité internationale », a précisé le ministre.
Ensuite, selon le ministre, « la détermination des Alliés à veiller à ce que le l’OTAN dispose de tout l’éventail des capacités nécessaires, y compris une capacité de défense anti-missile balistique. […] conforte nos propres choix stratégiques ». Sur ce dernier point, celui-ci a plus particulièrement, détaillé les ambitions de la France « dans le cadre de l’Union européenne et de l’Alliance Atlantique », pour se doter d’ « une capacité de défense active contre les missiles (balistiques) ».
« C’est dans cet esprit que la loi de programmation militaire prévoit le financement d’une capacité autonome d’alerte avancée et d’une capacité autonome de défense antimissile de théâtre destinée à protéger nos forces déployées », a-t-il précisé.
« Le sommet de Lisbonne reprend également la démarche de modernisation et de rationalisation de notre outil de défense engagée en 2008 », selon le ministre.
-« Cette réforme, la France y joue un rôle majeur depuis son plein retour dans la structure. Dans un contexte budgétaire contraint, où chacun des Alliés est nécessairement conduit à maîtriser ses ressources et à limiter les dépenses inutiles, notre pays peut se prévaloir de l’effort de rationalisation considérable engagé au plan national, mais aussi des partenariats ambitieux que nous avons lancé avec le Royaume-Uni et relancé avec l’Allemagne pour développer des capacités militaires et des coopérations industrielles communes ».
En ce qui concerne l’Afghanistan, « la France donne l’exemple », a déclaré le ministre. « C’est nous qui avions lancé l’idée de la transition, avec le transfert réussi de Kaboul aux Afghans en 2008, qui avait été proposé aux Alliés par le Président de la République lors du sommet de Bucarest ».
« Le sommet de Lisbonne confirme aussi notre vision stratégique à moyen terme en Afghanistan ». Sur ce théâtre « les Alliés ont décidé de débuter dès cette année la phase de transition, qui doit conduire les forces afghanes à endosser pleinement la responsabilité de la sécurité dans l’ensemble du pays à l’horizon de la fin de 2014 », a-t-il précisé.
Le ministre est également revenu sur la volonté exprimée à Lisbonne, par les Etats-membres de l’Alliance, de développer la coopération avec la Russie, notamment en matière de défense antimissile balistique : « notre objectif de long terme [étant] d’amener la Russie à participer au dispositif de sécurité européenne ».
Il a enfin rappelé que « ces réformes sont également complémentaires de notre volonté de construire une défense européenne crédible, qui demeure plus que jamais une priorité pour la France ».
« Les grands rendez-vous de l’année 2011 concernant l’Alliance nous permettront de nous assurer que les avancées sont conformes au calendrier prévu à Lisbonne, et le prochain sommet de l’OTAN, en 2012, sera, je le souhaite, celui de l’Alliance du XXIe siècle : une Alliance rénovée, dans laquelle les Européens seront capables d’avoir toute leur place », a terminé Alain Juppé.