Accueil | Mémoire | Culture | Les monuments et lieux historiques | La Tour Royale de Toulon Mémoire ... Les monuments et lieux historiques | La Tour Royale de Toulon

La Tour royale de Toulon

Mise à jour  : 29/10/2016

La tour royale fut construite au XVIe siècle pour défendre la rade de Toulon. Elle est classée monument historique depuis le 11 avril 1947.

Le roi Louis XII ordonna en 1513 la construction, à l'entrée du port, d'une fortification en forme de tour pour en défendre l'accès. Appelée primitivement tour Royale, cette fortification fut immédiatement dénommée Grande tour ou Grosse tour par la population, étonnée de ses dimensions.

Par délibération municipale du 16 juillet 1513, le conseil de ville décida que cette tour serait élevée au cap dit de la Manègue. L'exécution des travaux fut dirigée par un ingénieur italien, Jean-Antoine de la Porta. Les travaux furent inaugurés le 14 mai, date des premiers terrassements et se poursuivirent durant dix ans. La Grosse tour fut complètement achevée et armée en mai 1524. Le commandement fut confié au capitaine Jehan du Mottet, connu pour la lâcheté avec laquelle il la livra aux Impériaux sans combat contre 500 écus d'or lorsque ceux-ci envahirent la Provence en 1524. Les ennemis y trouvèrent 3 canons et 9 autres pièces d'artillerie qu'ils conduisirent à leur camp devant Marseille, en faisant ouvrir la première route des gorges d'Ollioules afin d'éviter l'âpre montée du col du Corps de Garde.

En 1529, la Grosse tour fut réarmée et put ainsi résister en juillet ou août 1536 lorsque la flotte d'Andréa Doria entra à Toulon. Elle ne put cependant l'empêcher de séjourner en rade durant la nouvelle invasion de la Provence par Charles Quint. Elle ne joua aucun rôle actif durant le siège de 1707 mais les bâtiments de la flotte anglaise de l'amiral Showel n'osèrent forcer la rade. Cette forteresse qui avait été longtemps la seule défense de Toulon du côté de la mer, n'était déjà plus, vers la fin du XVIIe siècle, susceptible de rendre d'utiles services. Pourtant, en 1746, elle était encore armée de quinze canons de 24, dix de 18, quatre de 12 et deux de 6, soit au total trente et un canons.

A partir de 1770, date à laquelle le fort Lamalgue fut terminé, la Grosse tour ne joua plus un grand rôle dans la défense de la rade. La révolution la transforma en geôle. Elle est classée monument historique depuis le 11 avril 1947. Tour à canon de forme quasi-circulaire de 60 mètres de diamètre dont l'épaisseur de murs varie de 5 m à 3 m, elle comprend un noyau central, une batterie basse casematée avec huit embrasures, une plate-forme au niveau de l'accès par un pont-levis, une terrasse supérieure protégée par une muraille massive formant parados. Elle est ceinturée par un large fossé. Le noyau central renferme un ensemble de locaux disposés sur trois niveaux superposés, reliés par des escaliers à vis. Outre deux citernes, on y trouve des salles voûtées servant de magasins et de cachots. L'ensemble était à l'origine éclairé par la lumière naturelle. Les neuf alvéoles casematées sont desservies par une galerie annulaire. Une rampe à canons reliant le magasin aux terrasses supérieures permettait l'acheminement de l'artillerie et des munitions.

________

Pour en savoir plus :

Chemins de mémoire : www.cheminsdememoire.gouv.fr


Sources : SGA / DMPA
Droits : Copyright Mindef SGA