Maître principal Lionel V., État-major embarqué – Responsable du management de l’information – 47 ans, Rouen
«Mon père a fait son service dans la Marine nationale et il m’en parlait souvent. Je suis passé par un engagement direct, brevet d’équipage à Saint Mandrier puis affectation sur Aviso à Toulon. Concernant les opérations extérieures, j’ai déjà fait trois fois des missions en Afghanistan, ainsi que l’opération Licorne au large de la Côte d’Ivoire et en Yougoslavie. Aujourd’hui, c’est la situation en Libye qui me vaut d’être embarqué sur le Charles de Gaulle», résume le ‘cipal’, abréviation familière donnée aux maîtres principaux dans la Marine nationale.
Marié, père de trois enfants, Lionel confie que «la famille ne s’habitue jamais vraiment aux départs, même si c’est plus facile avec l’âge». Cependant, ses proches «suivent avec plus d’attention cette opération que les déplacements habituels, via les médias». Son travail et la gestion de son équipe l’occupent à plein temps. Quant il prend le temps de regarder l’horizon, c’est vers son pays que son esprit vagabonde: «au large de la Yougoslavie ou de la Libye, j’ai toujours une pensée pour notre belle Normandie!»
Le départ pour l’opération Harmattan a généré une surcharge de travail évidente pour lui et ses deux adjoints. Trois personnes gèrent en effet l’ensemble des données informatiques et des transferts ou échanges de fichiers pour l’ensemble de l’état-major. De plus, cette équipe est en charge des sites intranet collaboratifs qui permettent à l’ensemble des bâtiments de la force aéronavale de travailler ensemble. «Il s’agit également d’établir toutes les passerelles avec les représentants des forces alliées avec qui nous évoluons dans la même zone d’opérations», souligne le maître principal, qui ajoute: «nous devons nous assurer que les directives du commandement passent bien et associer pleinement tous ceux qui font partie de la force». La gestion des droits d’accès aux comptes utilisateurs fait aussi partie intégrante des responsabilités de la cellule «management de l’information».
Avec le départ sur alerte, une mission qui prend d’ordinaire plusieurs jours a du être menée en quelques dizaines d’heures seulement. La mission est d’une rare exigence : monter et administrer plusieurs réseaux, tous indépendants et isolés. L’un véhicule les informations confidentielles défense, l’autre est ouvert au public : le réseau Internet. Un troisième est interne à la Défense et le dernier permet des échanges entre membres de l’OTAN. «Nous sommes au service de tous », résume le cipal, qui ajoute à son plan de charge le souci de ses hommes : « Nous sommes peut-être partis pour durer, il m’appartient aussi de faire la part des choses dans les sollicitations et donner des priorités». Pour un homme que l’on retrouve fréquemment derrière son ordinateur à des heures tardives de la nuit, c’est la sagesse de l’expérience qui parle…
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées