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Rencontre avec l’enseigne de vaisseau Abdi R., officier de la marine Djiboutienne, interprète à bord du Floréal.

Mise à jour  : 20/02/2012 - Direction : SIRPA Marine

À bientôt cinquante ans, dont trente comme officier marinier puis officier dans la marine Djiboutienne, il est actuellement embarqué comme interprète à bord du Floréal. Mécanicien de spécialité, il connaît bien la Marine nationale pour avoir embarqué à plusieurs reprises sur les bâtiments français. Lorsqu’un navire de guerre rejoint l’opération Atalante, le commandement de la force impose la présence d’un interprète, pour faciliter la prise de contact avec les pêcheurs sur zone ou d’éventuels pirates.

Comment se passent les désignations comme interprètes à bord des bâtiments étrangers ?

Tout dépend de notre charge de travail et des priorités de la marine Djiboutienne. Nous embarquons aussi avec les Italiens, les Espagnols, les Anglais et les Grecs. Nous sommes un pool d’officiers épaulés de quelques officiers mariniers, qui faisons l’objet d’une mise à disposition vers les nations avec qui nous travaillons régulièrement.

Quelles expériences avez-vous vécu avec la Marine nationale ?

C’est mon quatrième embarquement sur un bâtiment de la Marine nationale. J’ai embarqué sur le Jules Verne deux journées il y a vingt ans alors qu’il était stationné à Djibouti. Puis en 2002 sur le Nivôse une semaine. Je compte également 35 jours de mer sur l’Enseigne de Vaisseau Jacoubet en 2010 et à présent près de quatre mois sur le Floréal que j’ai rejoint au départ de la Réunion pour l’opération Atalante.

Vous retrouvez donc parfois d’anciennes connaissances ?

Oui. Pour moi, naviguer avec les Français, c’est un peu comme vivre en famille. A Djibouti, nous travaillons toujours en étroite coopération avec les marins français, notamment l’escale marine. En 2010, j’ai retrouvé comme Comanav du Jacoubet un aspirant que j’avais connu en 2002 à Toulon à l’école de spécialité. Il m’arrive aussi de croiser d’anciens amis officiers mariniers.

En ce moment, vous participez à la lutte contre la piraterie à bord du Floréal, comment se passe le lien avec l’équipage ?

Le commandant du Floréal connaît bien Djibouti, mais on ne s’était pas croisés auparavant.

Comme pour tout nouveau venu, il y a un contact à établir au début, vu que je ne connaissais personne, contrairement au Jacoubet. Cela demande forcément un peu de temps, mais l’ambiance très bonne, il n’y a pas de problème !

Quelles langues parlez-vous et quelle est leur utilité à bord ?

Je suis Somalien d’origine, le Somali est donc ma langue maternelle.

Je parle aussi français, un peu d’anglais et un peu d’arabe. Mon rôle consiste à échanger avec les marins et les pêcheurs de la zone lorsque nous en rencontrons. En interrogeant les pêcheurs, on recueille des informations, comme la présence éventuelle de pirates.

C’était le cas l’autre jour avec ce boutre rencontré au large de la Corne de l’Afrique qui s’était fait approcher la veille. On peut échanger soit par radio pour ceux qui en sont équipés, soit par mégaphone. Les Yéménites parlent l’Arabe, mais teinté de dialectes. Ce n’est pas toujours facile de se comprendre.


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées