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Haute intensité - Des réponses tactiques adaptées au renforcement des menaces

Mise à jour  : 02/02/2022 - Direction : SIRPA Marine

Après les trois décennies de relative stabilité qui ont suivi la fin de la guerre froide, la compétition stratégique fait son retour sur le devant de la scène.

La compétition interétatique se cristallise dans les espaces communs1 où les règles et les frontières, quand elles existent, sont faciles à transgresser. Depuis la fin des années 2000, on observe un réarmement naval massif à l’échelle mondiale, notamment chez certains de nos compétiteurs, et un recours croissant à des modes d’action hybrides, mêlant moyens militaires et civils, pratiques régulières et irrégulières. La nature des menaces, jusque-là essentiellement asymétriques, évolue.

Dans ce contexte instable, alliant prolifération des moyens de guerre navale et durcissement des postures en mer, le risque de dérapage, voire d’escalade, est bien présent. La Marine fait désormais du combat naval une hypothèse de tout premier plan.

Face à cette évolution de la donne stratégique et aux récentes évolutions technologiques, elle doit repenser la guerre navale et se préparer davantage à mener des opérations de haute intensité. En 2021, cette ambition s’est notamment manifestée au travers de la planification et de la conduite de l’exercice multichamps et multimilieux Polaris 21 (voir p. 22) et de l’organisation d’un séminaire de tactique navale. 

Repenser la guerre navale

Organisé par l’état-major de la force d’action navale, ce symposium de guerre navale s’est tenu le 10 novembre 2021 à Toulon, en présence de l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine. Associant l’ensemble des forces maritimes, états-majors et commandements de zone maritime, il s’inscrivait dans le cadre du plan Mercator Accélération, qui fait de la simulation et de la réflexion stratégique un levier essentiel du développement d’une véritable marine de combat. Étaient notamment présents les états-majors des quatre forces organiques, des commandants de zones maritimes, des officiers de l’état-major de la Marine, des commandants et officiers opérations des unités de combat des quatre forces organiques (bâtiments de surface, sous-marins, commandos, flottilles), des officiers du Centre d’expertise des programmes navals (CEPN) et du Pôle École Méditerranée (PEM), des officiers élèves de l’École des systèmes de combats et armes navales (ESCAN).

Les quelque 160 participants ont notamment assisté à une conférence historique consacrée aux invariants du combat naval à travers les évolutions technologiques, donnée par Martin Motte, directeur d’études à l’École pratique des Hautes études et directeur du cours de Stratégie à l’École de Guerre. Ils ont ensuite échangé, lors de tables rondes, sur quatre thématiques : 

• l’action navale au XXIe siècle et l’émergence de nouvelles menaces ; 

• les effets cinétiques (mise en œuvre de munitions pour endommager ou détruire des navires ou systèmes ennemis) ; 

• les effets non cinétiques (neutralisation des moyens ennemis par brouillage, guerre cyber, guerre d’influence...) ;

• la manière de commander et d’agir au combat. 

Largement consacrés à la haute intensité, les travaux réalisés lors de ce séminaire participent à préparer la Marine au retour probable du combat naval. Ils serviront notamment à faire évoluer ses organisations et ses modes d’action et à concevoir ses futurs exercices, entraînements et déploiements. 

1 Haute mer (dont fonds marins et espaces aériens associés), espace exo-atmosphérique et cyberespace.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées