Son origine et sa mission
La Marine nationale dispose d'un patrimoine important et diversifié : patrimoine flottant, patrimoine aéronautique, patrimoine immobilier, patrimoine mobilier (au sens juridique du terme), patrimoine archéologique sous-marin et patrimoine artistique et culturel. Cette diversité pourrait conduire, si l'on n'y prenait garde, à un certain manque de cohérence d'ensemble de la politique patrimoniale de la Marine, les dossiers de l'espèce risquant d'être traités au cas par cas par les bureaux de l'état-major de la Marine, au gré de leurs compétences d'attributions. C'est pour répondre à ce besoin de coordination qu'a été créée en 1992, la Commission du Patrimoine de la Marine (CPM).
Cette commission, qui se réunit en principe deux fois par an, a pour rôle de mener une réflexion globale sur la politique patrimoniale de la Marine et de donner un avis sur les principaux dossiers en cours. Présidée par le major général de la Marine, elle comprend les sous-chefs d'état-major, leurs homologues de la direction du personnel militaire de la Marine et des différents services de soutien, le chef du service historique de la Marine et un responsable du SIRPA/Marine ; le cabinet du chef d'état-major de la Marine y est représenté.
Ses moyens et son travail au quotidien
A titre permanent, la CPM dispose d'un secrétaire général qui est le "point d'entrée" de l'état-major de la Marine pour les questions patrimoniales et qui assure par conséquent les relations avec les différents partenaires ou correspondants de la Marine dans le domaine patrimonial ; il instruit, en liaison avec les bureaux concernés de l'état-major, les dossiers qui sont soumis à la décision du major général de la Marine, prise le cas échéant avec l'aval du chef d'état-major de la Marine, voire des services compétents du secrétariat général pour l'administration.
La CPM a naturellement des liens privilégiés avec le Service historique de la Marine et le Musée national de la Marine. Par ailleurs, elle travaille en liaison étroite avec la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) chargée de définir la politique culturelle d'ensemble de la Défense et plus particulièrement avec sa Sous-Direction des affaires culturelles et éducatives (SDACE). Elle a en outre des relations suivies avec les cellules patrimoniales des autres armées et de la Gendarmerie, à l'égard desquelles elle a un privilège d'ancienneté, puisque celles-ci ont été créées à son imitation. Le fait que la Marine ait été la première à créer une instance spécifique pour traiter ses affaires patrimoniales atteste de l'importance qu'elle attache à la préservation de son patrimoine.
La préservation du patrimoine de la Marine.
La gamme des actions de préservation du patrimoine est large puisqu'elle va, avec de multiples modalités, du simple objectif de sauvegarde aux entreprises de valorisation. Les choix dans cette gamme d'actions ne sont pas aisés car ils nécessitent, pour être pertinents, de disposer des moyens et des compétences nécessaires et adaptés à leurs besoins.
C'est ce constat qui conduit la Marine à concentrer son action sur la sauvegarde de son patrimoine et à privilégier le partenariat pour sa mise en valeur. Car, ouvrir à la visite du public un bâtiment désarmé ou un fort désaffecté, créer et animer un musée thématique dédié à l'artillerie navale ou à la guerre des mines . sont des entreprises fort complexes. De la sécurité du public à la scénographie, en passant par les équipements interactifs appropriés, elles demandent des compétences et des moyens spécifiques dont la Marine ne dispose pas et qu'elle ne pourrait acquérir qu'au détriment de ses missions. La mise en valeur d'éléments patrimoniaux de la Marine ne s'en trouve pas pour autant réduite à néant. Car la Marine est fréquemment saisie de propositions de partenariats présentées par des collectivités territoriales, des établissements publics, des associations, voire des particuliers qui, pour des raisons diverses, le plus souvent d'attachement affectif, de souci de préservation de la mémoire, d'intérêt culturel voire économique souhaitent que leur soit confié tel ou tel élément du patrimoine de la Marine afin de pouvoir le mettre en valeur. Si ces projets sont naturellement accueillis avec sympathie et intérêt, ils n'en sont pas moins examinés avec rigueur du double point de vue de leur opportunité et de leur sérieux d'une part et de leur viabilité et de leurs chances de pérennité d'autre part. Car le premier devoir de protection dû au patrimoine est de ne pas l'engager dans des opérations hasardeuses dont l'échec a toujours un retentissement qui lui est particulièrement dommageable.
Au-delà de leur objectif, ces actions de la valorisation du patrimoine de la Marine menées en commun avec des partenaires très divers contribuent au renforcement et à la diversité du lien qui unit la Marine au très vaste public qu'intéressent les "choses de la mer".
Sources : Marine nationale
Droits : ©Marine nationale