Faire apponter un aéronef sur une plateforme mouvante fait toute la particularité des pilotes embarqués de la Marine nationale. L’appontage reste une manœuvre des plus délicates pour les marins du ciel. Elle consiste à se poser sur une surface restreinte et en perpétuel mouvement, le tout à une allure de 140 nœuds. Pendant cette phase finale du vol, les pilotes sont guidés par un officier d’appontage, lui-même pilote d’avion embarqué expérimenté et ayant suivi une formation spécifique.
Reconnaissables grâce à leur emblématique tee-shirt blanc et leur blouson de mer, les officiers d’appontage rejoignent leur plateforme située à l’arrière bâbord du porte-avions Charles de Gaulle. L’équipe passerelle intègre les contraintes opérationnelles, aéronautiques et météorologiques pour trouver une route dite « AVIA ». Le bâtiment se positionne de manière à ce que le vent soit dans l’axe de la piste oblique, permettant ainsi aux avions en approche d’avoir une vitesse relative la plus faible possible par rapport au porte-avions.
De retour de vol, les avions entrent dans le circuit d’appontage. De jour et par beau temps, l’ensemble des patrouilles reste à la verticale du porte-avions à des altitudes définies. Celles-ci viennent ensuite se présenter pour l’appontage, à tour de rôle. Le pilote passe alors au-dessus du porte-avions et vient entamer un virage de 180°, 17 secondes après avoir passé la verticale du porte-avions. Les autres avions de la patrouille effectuent cette même manœuvre avec un écart de 25 secondes, afin d’obtenir la cadence à l’appontage d’une minute. Vient enfin le dernier virage, qui permet de venir chercher l’axe du porte-avions tout en entamant la descente. A la radio, tantôt les officiers d’appontage donnent un conseil, tantôt ils donnent un ordre. Ils peuvent aussi prononcer un « wave-off » pour que le pilote recommence le circuit d’appontage s’ils estiment que l’avion est mal positionné.
Leur rôle est d’autant plus crucial de nuit, car les pilotes ne suivent pas le circuit d’appontage classique. Les officiers d’appontages règlent les radios et ajustent les casques. Le contrôleur assis devant son radar au central opérations égrène les caps et les altitudes. Pendant ce temps, les officiers d’appontage observent le Rafale ou le Hawkeye suivre ses ordres. Lorsque l’avion entre dans la phase finale du circuit, le « groove », le pilote est transféré par le contrôleur finaliste aux officiers d’appontage.
Lorsque tous les avions ont apponté, les officiers d’appontage quittent leur plateforme et rejoignent les pilotes en salle d’alerte pour pouvoir les débriefer. Cet échange permet aux pilotes de s’améliorer pour maintenir un haut niveau d’implication dans cette phase à risque de leur vol.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées