Fin de la Mission Jeanne d’Arc 2011 après plus de 4 mois de déploiement

À 7h ce matin, en rade de Toulon, le bâtiment de projection et de commandement Mistral a laissé s’échapper de son radier les notes sourdes des chalands de transport de matériel vrombissant vers les côtes. Les hélicoptères embarqués durant plus de quatre mois se sont envolés également vers leurs unités respectives.

Les officiers élèves ont rendu les honneurs, une dernière fois, alignés au poste de bande sur le pont d’envol, au port qui les accueille. Le Georges Leygues aussi, était en émoi à l’approche des côtes familières: la France, enfin.

Parti le 28 février dernier de Brest, le groupe-école de la Mission Jeanne d’Arc 2011 rentre aujourd’hui, lundi 27 juin, en métropole. La mission de formation aura conduit les 135 officiers élèves, leurs 30 instructeurs, les équipages du Mistral et du Georges Leygues, et les détachements de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT) et de la flottille 22S de la Marine nationale vers les eaux bleues de la Méditerranée, calmes du Canal de Suez, convoitées de la mer Rouge, denses du golfe d’Aden et chaudes de l’océan Indien.

De Brest à Toulon, en passant par Limassol, Djeddah, Djibouti, Mascate ou Khor Fakkan, Abu Dhabi, Cochin, Singapour ou Port Kelang, Malé et Djibouti à nouveau, le groupe-école n’aura eu de cesse de partir à la découverte des opérations, des mers, des mondes.

Premier déploiement de longue durée et premier contact avec les opérations, la Mission Jeanne d’Arc complète la formation reçue à l’École navale et prépare les officiers-élèves et commissaires-élèves à leurs futurs responsabilités d’officiers de Marine: être un chef, un homme de la mer et un professionnel reconnu dans son domaine.

Pour devenir des chefs, les officiers-élèves ont pratiqué «sur le terrain» les responsabilités de chefs de service ou de secteurs. Au cœur de la vie embarquée, ils ont été immergés dans les services pour apprendre aux côtés de leurs pères et se forger une stature d’officier. Fondée sur le principe de la mise progressive en situation de responsabilité, dans un environnement opérationnel, et de l’intégration à l’équipage d’un bâtiment déployé pour une durée significative loin de la métropole, la Mission Jeanne d’Arc poursuit trois objectifs :

• donner aux officiers élèves l’expérience nécessaire pour pouvoir rapidement servir et encadrer des hommes, participer à la conduite des bâtiments de la Marine, conduire et planifier les opérations sur bâtiment de deuxième rang,
• leur faire comprendre les enjeux maritimes et internationaux actuels et futurs,
• les immerger au cœur des missions de la Marine.

Pour devenir des professionnels de la mer, les jeunes officiers ont pratiqué le quart: en passerelle de navigation, en passerelle aviation, au central opérations, en machine sur un bâtiment de dernière génération comme le BPC (dont la polyvalence des capacités oblige à une coordination parfaite des activités aéronavales et amphibies notamment) ou plus commun comme la FASM. Après quatre mois de déploiement, 244 présentations au ravitaillement à la mer, 67 exercices d’évolution tactiques, 40 exercices de secours d’homme à la mer, tous les objectifs de formation «maritime» ont été atteints. Huit officiers élèves dont un commissaire-élève ont même été lâchés «chef de quart » sur le Mistral et tout autant sur le Georges Leygues. La formation «navire» aura permis le lâcher de 13 officiers-élèves de spécialité Energie à la fonction d’officier de quart navire à bord du Mistral. La formation «opérations» a initié en permanence les officiers élèves aux trois domaines principaux de lutte (anti-navire, anti-aérienne et anti-sous-marine) tout en transmettant les fondamentaux des réseaux et des télécommunications.

Pour devenir des représentants de l’engagement de la France dans le monde, 29 conférences ont été organisées aux profits des officiers-élèves, conduites en mer ou en escale, par des diplomates, des ambassadeurs de France à l’étranger, des officiers généraux ou encore des dirigeants d’entreprise, en français ou en anglais. Grâce à cela, ils sont aujourd’hui capables de comprendre et d’expliquer la présence et l’action de la France dans les zones traversées et d’en percevoir la dimension maritime. La rencontre avec les populations et les forces armées des pays visités leur ont permis de mesurer concrètement la complexité et la richesse du monde dans lequel ils évolueront, demain.

EV2 Marine Monjardé