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Le SEA en Afghanistan : 1er bilan

Mise à jour  : 11/01/2013

A la fin du mois de novembre 2012, les dernières troupes françaises quittaient sous les projecteurs de nombreux médias la vallée de la Kapisa, quelques mois après le départ de Surobi, ces 2 régions d’Afghanistan au sein desquelles était déployée depuis près de 3 années la Task Force La Fayette (TFLF).

A l’heure où la force Pamir est sur le point d’achever son retrait d’Afghanistan, revenons sur l’engagement du Service des essences des armées (SEA) dans ces deux régions.

Le détachement du SEA (DETSEA) en Afghanistan est aujourd’hui regroupé à Kaboul sur 2 sites : le camp de Warehouse au sein duquel se trouvent l’élément de commandement et le dépôt pétrolier principal, et l’aéroport de Kaboul (Kaia) où une équipe est chargée de soutenir le détachement hélicoptères (DETHELICO). Néanmoins, au plus fort de son activité, le DETSEA était également déployé sur 4 autres sites : les FOB (forward operating base) Surobi, Gwan, Tagab et enfin Nijrab. Dans chacune d’entre elles se trouvait une équipe de 2 à 3 personnels du DETSEA, comprenant parfois un militaire de l’armée de terre, dont les missions étaient les suivantes :

  • l’avitaillement des hélicoptères Tigre, Cougar, Gazelle ou Caracal du bataillon hélicoptères (BATHELICO) engagés dans des missions de combat, de transport ou d’évacuation sanitaire ;
  • le ravitaillement des véhicules, engins blindés et groupes énergie des unités de la TFLF ;
  • l’entretien de stocks de sécurité en carburants terrestre et aéronautique.

Les FOBs étaient approvisionnées à partir de Kaboul, soit par camions-citernes civils des sociétés avec lesquelles le Service avait passé des marchés spécifiques, soit par moyens militaires du SEA à partir du dépôt principal de Warehouse. Les CBH et les camions-citernes polyvalents 10 m3 blindés ont ainsi arpenté durant des mois, voire des années les routes afghanes au sein des convois du bataillon logistique (BATLOG) approvisionnant les FOBs depuis Kaboul.

Mais la mission ne s’arrêtait pas là : à partir des dépôts des FOBs, les équipes du SEA étaient chargées de ravitailler les COP, postes avancés tenus par les compagnies des groupements tactiques interarmées (GTIA).

Insérés dans les convois, les CCP 10 blindés approvisionnaient en carburant les unités installées sur les postes d’Uzbeen, de Naghlu Haut ou encore d’Anjiran.

Ainsi, plusieurs dizaines de militaires du SEA se sont succédés sur ces FOBs, au cœur de l’action de la force Pamir. Totalement intégrés au sein des GTIA, ils ont partagé avec leurs camarades des moments de vive émotion, de joies et parfois de douleurs et ont connu une expérience particulièrement enrichissante. éloignés de leur chef de détachement, ils ont dû faire preuve d’autonomie et mettre en œuvre un large panel de savoir-faire (exploitation d’un petit dépôt pétrolier, gestion d’une station service, comptabilité produits, avitaillement d’hélicoptères rotors tournant de nuit avec intensificateurs de lumière, maintenance de premier niveau du matériel pétrolier…) et bien entendu user du sacro-saint « système D » permettant de faire face à tout imprévu, inévitable dans ce type d’opération.

Ces FOBs ont aujourd’hui été transférées à l’armée nationale afghane (ANA). Les 2 dernières équipes du DETSEA du BATLOG X ont quitté Nijrab puis Naghlu après avoir démantelé le dernier dépôt pétrolier.

Le SEA, fortement engagé aux côtés de l’armée de terre au sein de l’opération Pamir, aura montré sa capacité d’adaptation pour fournir aux forces le soutien le plus efficient : mise en place ou démantèlement de dépôts de campagne en fonction des besoins opérationnels, intégration des militaires de l’armée de terre au sein des détachements pour réaliser le niveau 1 du soutien pétrolier terrestre, recours à l’externalisation du transport ou utilisation des moyens du SEA en fonction de la situation opérationnelle et du type de carburant transporté, durcissement des moyens de protection de nos camions-citernes (blindage, grilles pare-pierres). Le soutien intégré des FOBs aura également mis en évidence la nécessité de mieux former nos jeunes maréchaux des logis dans le domaine de l’exploitation pétrolière : véritables chefs de petits dépôts, ils doivent en maîtriser tous les aspects, de la comptabilité produit simplifiée aux exigences d’hygiène et de sécurité en opération.

Il convient donc maintenant, sous la conduite de la sous-direction des opérations de la direction centrale du SEA, d’exploiter le retour d’expérience acquis en Afghanistan pour améliorer encore ce concept d’emploi du soutien pétrolier au plus près des forces pour les opérations à venir.

Les militaires du SEA qui ont eu la chance de servir au sein des FOBs garderont sans aucun doute un souvenir particulier de leur aventure afghane, de par cette proximité avec les hommes des GTIA de la Task Force La Fayette. Ils peuvent en tout cas être fiers d’avoir rempli avec succès leur mission, portant haut les couleurs du SEA dans la province de Kapisa et la district de Surobi.