En 1840, le gouvernement présidé par Adolphe Thiers décide la construction d’une enceinte pour protéger Paris. Louis-Philippe promulgue la loi, assortie d’un crédit de 145 millions de franc-or.
Avec l’aide de 25 000 ouvriers venus de toute la France, quatre années seront nécessaires pour édifier la plus vaste enceinte urbaine jamais entreprise : 34 kilomètres de circonférence, un mur d’enceinte haut de 10 mètres surplombant un large fossé, un glacis de 300 mètres de largeur, 94 bastions, 62 portes, barrières ou poternes, 8 passages de chemin de fer et de rivières et un système de 16 forts détachés, placés à quelques kilomètres pour constituer une première ligne de défense. Le fort d’Ivry appartient à la zone de défense sud, la plus dense, avec un fort tous les 2 kilomètres. Les Parisiens verront d’un mauvais œil la construction des fortifications, persuadés qu’il s’agit-là d’un moyen de contenir les velléités de révolution.
L’histoire leur donnera partiellement raison : durant les événements de 1848, Insurrection de Paris, 1504 mutins seront emprisonnés au Fort d’Ivry.
En 1870, ce système défensif sera rendu obsolète par les progrès de l’artillerie ennemie à longue portée et la puissance destructrice des obus explosifs. Cette enceinte fut progressivement abandonnée puis rasée à partir de 1919 pour laisser place à une coulée verte, à des équipements sportifs, des habitations et bien plus tard au boulevard périphérique.