Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, la rédaction vous propose de remonter dans le temps, au milieu du XIXesiècle, à une époque où Paris était une ville fortifiée, avec ses remparts et ses forts. Une époque pas si éloignée de nous et dont vous pouvez encore trouver des traces dans l’urbanisme de la capitale et de ses environs.
Tout au long de son histoire, Paris n’a eu de cesse de vouloir se protéger de ses adversaires et potentiels envahisseurs. Au XIXe siècle, c’est Louis-Philippe, roi de France depuis 1830, qui se met en tête de construire des fortifications autour de Paris, car il est persuadé que la défense du territoire national passe par une capitale imprenable.
Si le projet suscite au départ quelque méfiance – certains y voient en effet une tentative de contenir le peuple de Paris susceptible de se révolter contre le pouvoir en place – les travaux commencent dès 1841 et se finissent en 1844. Longue de 33 km et englobant près de 80 km2, l’enceinte, dite enceinte de Thiers - du nom du président du conseil des ministres qui a approuvé sa construction, Adolphe Thiers - est désignée familièrement sous le terme des « fortif’ » et se situe entre l’actuel boulevard des Maréchaux et l’emplacement du périphérique.
L’ouvrage est de taille puisqu’il compte pas moins de quatre-vingt-quinze bastions, dix-sept portes et vingt-trois barrières, auxquels s’ajoutent des passages de chemins de fer, de rivières ou canaux et des poternes. L'enceinte en elle-même est composée d'un parapet de 6 mètres de large, d'un mur d'escarpe de 3,5 mètres d'épaisseur et de 10 mètres de haut, d'un fossé de 40 mètres, d'une contrescarpe en pente légère et d'une zone découverte de 250 mètres de long qui avait pour but d’offrir une vision dégagée au défenseur et de n’offrir aucun abri à l’agresseur. Pour compléter cet ouvrage, deux ceintures de forts sont édifiées, la première à environ 5km de Paris, la seconde à 20km mais plus tardivement, entre 1874 et 1885.
Mais la guerre franco-prussienne de 1870 puis la Première Guerre mondiale ont tôt fait de démontrer l’inefficacité de l’enceinte, surtout devant les progrès de l’artillerie adverse. L’enceinte est finalement détruite entre 1919 et 1929. Aujourd’hui, au gré de vos balades dans Paris, vous pourrez tomber sur quelques rares vestiges comme la poterne des Peupliers, dans le 13earrondissement de Paris, entre la porte de Gentilly et la porte d’Italie. Quant aux forts, ils sont encore nombreux. Parmi eux : le fort d’Ivry, la forteresse du Mont-Valérien ou encore le fort de Nogent qui abritent respectivement l'Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense, le 8erégiment de transmissions et le Groupement du recrutement de la Légion étrangère.
Sources : Ministère des Armées