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En protection de la COP21

Mise à jour  : 21/12/2015 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Du 16 novembre au 11 décembre 2015, l'armée de l'air a été fortement mobilisée à l'occasion de la conférence de Paris sur le climat, la COP21. Déployés sur une base aérienne projetée (BAP) et mobilisés dans le dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA), plus de 500 aviateurs ont œuvré à la sécurité de cet évènement international.

  • Visite du CEMA et du CEMAA
  • Une protection aérienne optimale
  • Valoriser le sport en opérations
  • Témoignages

Visite du CEMA et du CEMAA

Le 1er décembre 2015, le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA), est venu à la rencontre des militaires déployés sur une base aérienne projetée (BAP) en protection de la conférence de Paris sur le climat (COP 21), organisée au Bourget. Il était accompagné du général André Lanata, chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA).

Un dispositif humain et matériel conséquent

À la mesure de cet événement d’ampleur internationale, un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) a été déployé. Son objectif ? Assurer la protection de l’espace aérien au-dessus et aux alentours du lieu de réunion de la COP21. Présenté au CEMA, « ce dispositif a été testé et adapté en fonction des éventuelles menaces », a expliqué le général Jean-Jacques Borel, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes et responsable du dispositif. Pour garantir ce DPSA, plus de 600 militaires, majoritairement des aviateurs, sont mobilisés pendant trois semaines sur la BAP constituée pour l’occasion et colocalisée avec le site du Bourget.  

Échanger en toute franchise avec le personnel

Cette courte présentation du DPSA achevée, le CEMA et le CEMAA ont privilégié les échanges avec les militaires. Autour d’un déjeuner dans un premier temps. Dans le mess où sont servis 500 repas chaque midi et soir. Le maréchal-des-logis-chef Hervé, adjoint gérant restauration, est ravi de cette rencontre : « Le général de Villiers m’a demandé comment cela se passait, d’où je venais et si le travail avec mes camarades se passait bien. » Le CEMA a également pris le temps de regarder les conditions de logement du personnel. Ensuite, direction la zone opérationnelle de la BAP, à la rencontre des spécialistes sol-air, des « SIC Men » (spécialistes des systèmes d’information et de communications) d’Évreux, ou encore du groupement aérien d'appui aux opérations de Mérignac. « On ne les remercie jamais assez », a souligné le CEMA comme preuve de son soutien. Vérifier le moral des troupes, déceler les éventuelles difficultés rencontrées par le personnel, ou encore simplement échanger avec les militaires… tels étaient les objectifs de cette visite pour les deux autorités.

Conscients de l’importance de l’engagement des militaires, en opérations extérieures ou lors d’évènements tels que celui-ci, le général de Villiers et le général Lanata ont conclu cette visite en saluant l’implication et le dévouement du personnel mobilisé.

COP 21 : Le CDAOA, acteur majeur de la protection

L’armée de l’air, à travers le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), est mobilisée pour assurer la protection de la 21e conférence des Nations unies sur le climat (COP 21), organisée au Bourget.

Sur demande du cabinet du Premier ministre, le CDAOA a la responsabilité de mettre en œuvre un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA), afin de parer à toute menace aérienne d’origine terroriste, militaire ou contestataire, pilotée ou non pilotée. Au cœur de cet important dispositif : des avions de chasse, des hélicoptères et avions légers mais aussi des unités sol-air type Crotale et Mamba, ou encore des guets à vue.

Alors que l’activité aérienne a été maintenue autour du parc des expositions du Bourget, des règles spécifiques ont été établies pendant toute la durée de la COP21. Deux zones ont ainsi été définies. Une zone réglementée temporaire (ZRT) dont l’accès est contrôlé et une zone interdite de survol (ZIT).

Afin d’informer les usagers civils sur ces restrictions temporaires, des personnels de la division DPSA du CDAOA ont fait le déplacement auprès des représentants des aérodromes et aéro-clubs pouvant être impactés par le dispositif. 

 Texte : Asp Cécile Armella, CDAOA

Une protection aérienne optimale

Plus de 40 000 participants, chefs d’État et de gouvernement, ont fait le déplacement au parc des expositions du Bourget à l’occasion de la conférence de Paris sur le climat (COP 21). Pour garantir la protection de cet événement d’ampleur internationale, l’armée de l’air a assuré un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) pendant toute la durée de l’événement, soit trois semaines. Mis en œuvre par le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), ce DPSA a nécessité le déploiement d’une base aérienne projetée (BAP) et la mobilisation de plus de 600 militaires.

Un espace aérien réglementé

Instauré en complément de la posture permanente de sûreté aérienne, ce DPSA avait pour objectif d’assurer la protection de l’espace aérien au-dessus et aux alentours du lieu de réunion de la COP21 et de parer à toute menace aérienne d’origine terroriste, militaire ou contestataire, pilotée ou non pilotée. Alors que l’activité aérienne a été maintenue autour du parc des expositions du Bourget, des règles spécifiques ont été établies pendant toute la durée de l’événement. Deux zones ont ainsi été définies : une zone réglementée temporaire (ZRT), dont l’accès était contrôlé, et une zone interdite de survol (ZIT).

Des moyens de surveillance

Conduit depuis le centre national des opérations aériennes (CNOA) de Lyon Mont-Verdun, le DPSA reposait sur un dispositif humain et matériel conséquent. Au niveau de la surveillance, plusieurs radars tactiques des systèmes de défense sol-air étaient déployés sur zone. « Un avion radar E-3F a également réalisé des vols pendant les créneaux les plus sensibles », ajoute le commandant Stéphan, de la division DPSA du CDAOA. De plus, un réseau de guets à vue périphériques et un réseau de guets à vue périmétriques complétaient le dispositif. « Le premier était destiné à prévenir l’intrusion d’avions lents, tandis que le second était déployé en cas d’intrusion "drone" », explique le spécialiste. 

Des moyens d’intervention

Prêts à intervenir en cas d’intrusion, des aéronefs étaient prépositionnés aux alentours de la zone à protéger. À Creil, deux Rafale sont venus renforcer la permanence opérationnelle, tandis qu’un troisième était stationné à Saint-Dizier. « Deux hélicoptères Fennec étaient stationnés au Bourget en complément de deux autres machines d’alerte à  Villacoublay, explique le commandant. De plus, six Epsilon TB30 étaient basés à Creil, réalisant à tour de rôle des alertes en vol. » Deux systèmes armés de défense sol-air Crotale étaient également présents, ainsi qu’un système armé de défense sol-air MAMBA. Petite nouveauté pour ce DPSA, une capacité antidrone complétait le dispositif durant les créneaux sensibles, avec la mise en œuvre de plusieurs brouilleurs et de fusils adaptés à la neutralisation des drones.

Retrouvez un article complet sur le DPSA de la COP 21 dans le prochain numéro d’Air Actualités (février 2016).

Valoriser le sport en opérations

Moniteur de sport sur la base aérienne d’Évreux, le sergent-chef Raphaël a mis à la disposition des militaires déployés sur la base aérienne projetée (BAP) en protection de la COP21 plusieurs modules de projection pour la pratique sportive (MOPPS).

Créés par le sergent-chef Raphaël et financés par la mission innovation participative (MIP) du ministère de la Défense, ces MOPPS sont nés de la volonté d’offrir des conditions optimales à la pratique du sport en opérations extérieures (OPEX). « De nombreux aviateurs sont très souvent déployés sur la base aérienne où je travaille, explique-t-il. Je me suis rendu compte que, sur le terrain, il n’y avait pas toujours les équipements adéquats, générant de mauvaises pratiques ou l’utilisation de matériels non appropriés. » Par ailleurs, la pratique du sport est nécessaire, voire indispensable pour les militaires déployés. Selon un sondage réalisé par notre moniteur de sport, près de 90% des militaires apprécient d'avoir du matériel sportif à disposition sur leur lieu de déploiement. « Le sport leur permet d’être bien dans leur corps mais aussi dans leur tête », ajoute le sergent-chef.

Partant de ces constats, le sergent-chef Raphaël, aidé par le médecin-chef de la base normande, a rédigé un dossier proposant la mise en place de plusieurs équipements sportifs modulables et déployables sur les théâtres d’opérations. « Le premier est une invention personnelle que j’essaie de breveter », confie-t-il. L’équipement tient alors dans une simple caisse. Une fois déployé, il permet à quatre militaires de pouvoir réaliser des tractions ou d’autres exercices de musculation. Un manuel d’utilisation est intégré au dispositif. Un deuxième module, plus volumineux, répond aux besoins sportifs d’une centaine de militaires : « Il contient quatre rameurs, trois machines multifonctionnelles, trois bancs de musculation ou encore plus de 400 kg de fonte, détaille le chef. De plus, un classeur contenant une centaine d’exercices, avec photos explicatives, sera mis à disposition du personnel avec le matériel. » Ce module peut également être renforcé par un autre pour répondre aux besoins de près de 500 militaires. « Il faut comprendre que ces modules sont évolutifs et adaptables en fonction du théâtre et de la demande », ajoute-t-il.

L’objectif du moniteur de sport serait de pouvoir développer ses modules au sein de l’armée de l’air. Il précise qu’en dernier recours il serait préférable de déployer un moniteur de sport sur le théâtre, afin de préparer les combattants et de les aider quotidiennement dans leur pratique ainsi que dans l’utilisation du matériel.

Témoignages

Sergent-chef Hermann - électricien

« Pendant la COP21, nous avons assuré la mise en œuvre de la centrale électrique et le dépannage des sites rattachés. Nous travaillions en binôme sur un rythme de dix jours de travail et de quatre jours de récupération, avec des permanences  ou des astreintes. Grâce à la centrale, nous alimentions en électricité le mess, la zone technique des systèmes d’information et de communications, ainsi que les tentes d’hébergement. Notre déploiement a été réalisé dans la même logique qu’un déploiement en opération extérieure, sauf que, sur le théâtre, nous n’avons pas forcément les mêmes moyens logistiques. Au niveau de nos installations, nous avons déployé deux groupes de 400 KW (dont un de secours). Pour rallier les premiers boîtiers, il a fallu tirer 1,6 kilomètre de câble. Au total,  plus de 5 kilomètres de câble ont été tirés. »

Colonel Meunier – commandant la base aérienne projetée (COM BAP)

« Notre défi a été d’assurer l’hébergement et le soutien du personnel déployé pendant la COP 21, soit 530 personnes au plus fort de l’activité. Il nous a fallu trois semaines pour réadapter toute la structure des bâtiments. À partir du moment où la BAP a été opérationnelle, nous avons travaillé sur les autres sites, dispersés autour de l’aéroport. Pour ce type d’événement, il faut toujours avoir un coup d’avance. Nous avons ainsi entamé le plan de repli alors que la COP 21 n’avait pas encore commencé. En termes d’organisation, nous sommes partis sur la même base que pour le salon du Bourget. Le seul changement concernait l’éloignement des lanceurs pour élargir le champ de surveillance. Nous avons veillé à fournir aux militaires isolés sur leurs sites respectifs des plats chauds en permanence. Nous avons travaillé pendant plus d’un an sur les deux DPSA. Pour nous, le salon du Bourget était une répétition de la COP 21, qui nous a permis de trouver des solutions aux problèmes rencontrés. J’étais déjà COM BAP pour le salon du Bourget. Nous avions d’ailleurs la même équipe aux commandes. »

Adjudant-chef Fabrice – détachement du GAAO

« Mobilisés à partir du 19 octobre, nous avons, dans un premier temps, déployé le plus contraignant et les gros volumes. Ensuite, nous avons mis en place nos architectures électriques et nos réseaux d’eau. Un des plus gros travaux a été la mise en place des sanitaires. C’est un travail de longue haleine. D’autant plus qu’il faut prendre en compte l’arrivée de l’hiver. Côté électricité, il a fallu alimenter les différents points stratégiques de la BAP. Nous avons également dû poser du fil barbelé sur plusieurs kilomètres. La mise en place achevée, nous avons désengagé le plus gros de notre effectif. Pendant la COP21, nous n’avons gardé que le personnel de permanence ou d’astreinte. Vingt aviateurs du groupement aérien d'appui aux opérations (GAAO) ont participé à l’installation, une petite dizaine est restée en stationnement, tandis que 25 ont réalisé notre repli. »


Source : Armée de l'Air et de l'Espace
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