Mercredi 18 mars 2020, Madame Florence Parly, ministre des Armées, s’est rendue en visite officielle sur la base aérienne 107 de Villacoublay. Elle y a rencontré deux unités de l’Armée de l’air au cœur de la lutte contre le coronavirus : l’escadron de transport 60 et l’escadrille aérosanitaire 6/560 « Étampes ».
« Notre promesse, c’est de maintenir les forces armées opérationnelles au service de la Nation. Notre engagement, c’est de protéger les Français. Notre devoir, face à cette crise inédite du coronavirus, c’est de maintenir ces deux raisons d’être », a déclaré madame Florence Parly, ministre des Armées. À l’occasion de sa visite sur la base aérienne 107 de Villacoublay, la ministre des Armées a rappelé que, malgré la pandémie, les armées continuaient à œuvrer au soutien des opérations, particulièrement l’Armée de l’air avec la mission Medevac (Medical Evacuation / évacuation médicale).
Suite à la demande du cabinet du ministre, l’escadron de transport (ET) 60 a étudié la possibilité de doubler son alerte Medevac. « Conformément à notre contrat d’alerte, nous avons un équipage et un Falcon prêts à réaliser une Medevac au profit des militaires engagés sur les théâtres d’opérations extérieures ou au profit des forces prépositionnées à l’étranger, mais également dans les départements et territoires d’outre-mer, explique le lieutenant-colonel Nicolas, chef des opérations de l’ET60. Depuis hier, notre capacité d’alerte a été doublée avec un deuxième Falcon et deux fois plus de personnel d’alerte. » L’ET60 a donc adopté un régime d’alerte avec six pilotes et deux personnels de cabine. Un Falcon 2000LX et un Falcon 900, aménagés pour accueillir deux blessés couchés intubés et ventilés, sont prêts à décoller au coup de sifflet. Cette alerte renforcée est également appliquée aux équipes médicales qui font partie de l’équipage.
En effet, l’escadrille aérosanitaire (EAS) 6/560 « Étampes » mobilise ses équipes médicales face au Covid-19 aux côtés de l’ET60. Alors que l’EAS a pour mission principale de rapatrier en métropole des militaires français blessés en opérations, elle pourrait désormais tenir un rôle supplémentaire : celui de prendre en charge des patients français atteints du coronavirus. « Il y a une mobilisation de l’ensemble du personnel. Ce risque sanitaire implique une énorme activité, car nous devons préserver nos équipes de la maladie et être en mesure, à la fois, d’assurer des missions au bénéfice de la population française mais aussi de conserver notre capacité opérationnelle pour rapatrier nos militaires en mission », précise le lieutenant-colonel Marilyn Franchin Frattini, commandant l’EAS. Les équipes médicales de l’EAS ont déjà été mobilisées pour rapatrier des patients de Mulhouse vers Toulon à l’aide de l’A330 PHÉNIX et de sa capacité Morphée (MOdule de Réanimation pour Patient à Haute Élongation d’Évacuation). « Nous sommes habitués à prendre en charge des patients gravement blessés. Pour la prise en charge d’un patient infecté par le coronavirus, ce qui change pour nous est le type de maladie ainsi que les équipements de protection, car nous travaillons avec un masque, des lunettes, une double paire de gants ainsi qu’une surblouse. Je suis d’ailleurs très fière de mon personnel et de son dévouement face à cette situation », ajoute le commandant de l’EAS.
Pour assurer ces vols particuliers, l’équipage suit des procédures qui ont trait à la protection du personnel et à la désinfection de l’avion, en lien avec le centre d’expertise sécurité nucléaire et NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) de la base aérienne 120 de Cazaux, et la section d’intervention NRBC des pompiers de l’air de l’escadron de sécurité incendie et sauvetage (ESIS) de la base aérienne 107 de Villacoublay.
« Ces missions nous imposent de voler avec des gants et un masque de protection, explique le lieutenant-colonel Nicolas. C’est inhabituel pour nous dans le cockpit, alors que l’équipe médicale à l’arrière est coutumière du port de ces équipements de protection, masques chirurgicaux et gants. » Ces vols imposent également des mesures sanitaires de désinfection de l’avion et du personnel. « Au sein de l’escadron, ont été définies des mesures sur la conduite à tenir après le vol, concernant le lavage de nos vêtements, les mesures pour enlever les équipements de préparation. Ce sont des procédures locales d’adaptation », souligne le lieutenant-colonel.
Sources : armeedelair
Droits : armeedelair