L’Armée de l’Air compte six centres radio sol-air (CRSA), implantés sur des sites insolites, loin de nos bases aériennes, qui protègent l’espace aérien français. Rencontre avec ces spécialistes des systèmes d’information et de communication (SIC) aéronautique au quotidien atypique. Première étape de notre tour de France : le Puy de Sauvagnac.
Culminant à 701 mètres, le Puy de Sauvagnac, également appelé signal de Sauvagnac, est le plus haut sommet des monts d’Ambazac, au cœur du Massif central. Ce site niché dans les bois caractéristiques du Limousin accueille à la fin du XXe siècle le premier télégraphe optique. En 1968, les ondes hertziennes font leur apparition, bientôt suivies par les fréquences radio aéronautiques.
Une micro-base de 6 hectares
Le CRSA est une unité de la brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne (BAAMA) du commandement des forces aériennes.
Sur deux îlots éloignés de trois kilomètres, douze aviateurs, dont sept spécialistes des SIC aéronautiques, assurent, en autonomie, le maintien en condition opérationnelle de 33 voies radio sol-air utilisées par de nombreuses unités de contrôle aérien du sud-ouest de la France (trois centres de détection et de contrôle, deux centres militaires de coordination et de contrôle et un escadron de surveillance et de contrôle aérien). Sans ces voies radio, la communication avec les pilotes en vol serait impossible.
Nos aviateurs doivent également assurer des tâches comparables à celles qu’ils auraient sur une base aérienne, en raison de l’éloignement des structures de soutien : capacité en énergie, entretien des infrastructures, sécurité des zones protégées, restauration des occupants, etc.
Témoignage du sergent-chef Romain :
À moi qui suis Limousin d’origine, Sauvagnac disait bien quelque chose. Mais je n’aurais jamais imaginé qu’une structure de l’Armée de l’Air y était installée. En 2013, alors que j’étais en poste sur la base aérienne de Villacoublay, j’ai été muté au CRSA 15/803 de Sauvagnac. Dès le premier jour, j’ai pris conscience de la signification du terme «isolé» appliqué à cette affectation hors du commun. Isolé géographiquement, avec un rattachement à la base aérienne de Cognac éloignée de 180 km et un soutien par le groupe de soutien de la base de Défense (GSBdD) de Brive à 130 km. Mais aussi isolé techniquement, car je suis le seul technicien opérationnel des infrastructures aéronautiques. Selon moi, l’autonomie, la polyvalence et la solidarité sont les trois qualités indispensables pour assurer l’ensemble des activités au sein de ce groupe d’aviateurs. Mes cinq années ici sont un véritable enrichissement professionnel et personnel.
Sources : Commandement des forces aériennes
Droits : Armée de l'air