Pour que l’exercice dédié aux Tigres se déroule sans accroc, la logistique doit être parfaitement rôdée. Pendant près d’un an, des petites mains se sont affairées en coulisses pour que la 55e édition du «NATO Tiger Meet» soit une réussite.
Le capitaine Guillaume voit la vie en jaune et noir depuis de longs mois. Il baigne dans l’esprit tigre, à l’instar de ses collègues : la capitaine Laure, le commissaire Bruno et la capitaine Carole. Respectivement coordinateur logistique (CORLOG), commandant tactique des systèmes d’information et de communication (COMTACSIC), commissaire et responsable du déploiement tactique et soutien infra, ils ont tous eu un rôle clé dans le montage du «NATO Tiger Meet» (NTM), rendez-vous incontournable qui n’aurait jamais vu le jour sans leur travail minutieux et conjoint. Pour le CORLOG, tout a commencé lors de la précédente édition du NTM, sur la base aérienne de Poznan (Pologne). Accompagné d’une équipe d’observateurs, il avait pour objectif à la fois de comprendre comment un tel exercice s’organise et de cerner les habitudes de chaque nation afin de lui apporter le meilleur soutien logistique. De retour en France, le capitaine s’est employé à mettre la théorie en pratique. «Mon rôle était de recueillir les besoins technico-logistiques de tous les détachements participants, soit une vingtaine d’unités de dix nations différentes. Pour ce faire, j’ai pu m’appuyer sur une équipe de six personnes qui m’ont aidé dans toutes les démarches.»
De l’«Initial Planning Conference» à la «Final Coordination Conference»
Début octobre 2018, durant l’«Initial Planning Conference» (IPC) qui s’est tenue sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, les contours de l’organisation de l’exercice ont été présentés à l’ensemble des participants. «Elle [la conférence] nous a permis de réajuster les premiers plans imaginés.» De son côté, le commandant Laure, COMTACSIC, est lui aussi sur tous les fronts. Epaulée par un correspondant des systèmes d’information et de communication (SIC), un responsable gestion des fréquences, un spécialiste sécurité des systèmes d’information et, plus généralement, par une équipe de 120 personnes, elle est chargée d’assurer la planification, le déploiement et la mise en œuvre de l’architecture SIC du NTM. «Il s’agit, entre autres, d’installer des postes Internet et Intradef, la téléphonie mobile, les liaisons radio, les logiciels etc., indispensables à la réalisation de missions aériennes.» Pour mener à bien sa mission, elle a travaillé main dans la main avec la capitaine Carole, chargée du déploiement tactique et soutien Infra. Accompagnée de son adjoint, de deux personnels de l’escadron de soutien des matériels d’environnement d’Évreux, de cinq personnels du groupe d’appui opérationnel et deux militaires de l’Armée de terre, elle a pour rôle de fournir aux participants locaux, bureaux et infrastructures sanitaires équipées de toutes les installations : électriques, plomberie, climatisation etc., En tout, une centaine de shelters tactiques ont été installés pour les escadrons opérationnels. «Nous avons régulièrement organisé des réunions avec le CORLOG, le SIC et mon équipe de dix personnes. Même en dehors de ces rencontres, nous nous sommes contactés quotidiennement. Notre travail influe sur celui de l’autre.» À leurs côtés durant toute la phase de préparation, le commissaire Bruno. «J’ai reçu les besoins de chacun, ce qui m’a permis d’établir un budget, puis de mettre en place le soutien (hors technique et opérationnel) : restauration, hébergement (sur base – en dur et en camp de toile –, mais également à l’extérieur de la base), transport, achats, matériels de campagne et aspects financiers du personnel.» Alors que le début de l’exercice approche à grand pas, il est temps pour la base aérienne de refaire le point. C’est l’objet de la «Final Coordination Conference » programmée début mars 2019, qui vise à présenter le «produit fini» aux nations. Dernière ligne droite avant le lancement du NTM.
Une activité intense durant tout l’exercice
Durant le week-end du 11 et 12 mai, tous les tigres – soit une dizaine de nations, 60 avions de chasse, 13 hélicoptères et 1500 militaires - ont rejoint leur tanière à Mont-de-Marsan. Pour autant, le travail des acteurs de la logistique ne s’est pas arrêté, loin s’en faut. Durant toute la durée de l’exercice, ils restent mobilisés, toujours prêts à répondre aux besoins et à trouver des solutions adaptées aux difficultés rencontrées. «Le dimensionnement de mon équipe m’a permis de mettre en place un soutien centralisé au niveau d’un centre de maintenance opérationnel (MOC - Maintenance Operational Center), explique le capitaine Guillaume. Le MOC est le centre névralgique de toutes les activités techniques durant l’exercice. Le personnel armant ce bureau est donc présent pour répondre à toutes les sollicitations à caractère technique remontées par les détachements. Compte tenu des différentes zones d’activités aéronautiques sur cette édition 2019, trois MOC ont été installés : un MOC principal en zone chasse, un autre pour la zone hélicoptères/Awacs et un dernier en zone chasse France, où œuvre le personnel de la cellule CORLOG.» Les spécialistes infra assurent une permanence téléphonique 24h/24. «Nous devons être capables d’intervenir très rapidement. Par exemple, nous n’avons que cinq minutes pour réparer une panne d’électricité, ce qui correspondant à l’autonomie de l’onduleur en cas de coupure du groupe électrogène.» La capitaine Laure quant à elle doit garantir la permanence des systèmes SIC durant tout l’exercice.
Vendredi 24 mai le «NATO Tiger Meet» s’achèvera pour les tigres. Mais pour les capitaines Carole, Laure et Guillaume comme pour le commissaire Bruno, tout ne sera pas terminé. Le démontage de l’exercice est un travail à part entière. D’ailleurs, un plan de bataille est déjà mis en place, alors que l’exercice bat son plein. Activité chronophage, la logistique est le pilier de toutes les missions, opérations, exercices et déploiements de l’Armée de l’air. CORLOG, COMTACSIC, spécialiste Infra ou commissaire d’une telle manifestation est une lourde tâche, une immense responsabilité. Mais tous nous ont dit leur grande fierté d’avoir contribué à cet événement mythique dans le paysage aéronautique.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
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