Depuis le 6 septembre, l’ouragan Irma dévaste les Antilles et la Floride. Des rafales de plus de 250km/h associées à de fortes pluies ont provoqué des dégâts considérables sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Les aviateurs se mobilisent pour venir en aide aux populations sinistrées et acheminer des moyens matériels et humains.
Depuis que les îles de Saint-Barthélemy et Saint-Martin ont été frappées de plein fouet par l’ouragan Irma, classé au niveau 5, échelon maximal, le 6 septembre 2017, l’Armée de l’Air est mobilisée. Moyens aériens, convoyeurs de l’escadrille aérosanitaire «Étampes» et escadrons de transit et d’accueil aérien de l’Armée de l’Air sont entrés en action.
En amont de l’ouragan Irma
Dès le 4 septembre un avion de transport tactique Casa des Forces armées en Guyane (FAG) a été placé en alerte sur zone. Il a réalisé quatre rotations entre Fort-de-France (Martinique) et Saint-Martin pour acheminer une trentaine de militaires en mesure de constituer deux modules d’intervention légers autonomes avec lots cycloniques (tronçonneuses, haches, groupes électrogènes) et des moyens civils. Ces pré-positionnements et la mise en alerte des moyens des Forces armées des Antilles (FAA) et des FAG ont permis de faciliter les interventions post-cycloniques.
Deux hélicoptères Puma de Martinique et de Guyane sont également venus renforcer le dispositif. Grâce à leurs capacités d’aérotransport et de treuil, ils sont en mesure d’intervenir rapidement pour secourir les populations. Les hélicoptères permettent surtout de transporter du matériel d’urgence et de rapatrier des blessés vers les hôpitaux de Guadeloupe, où l’aéroport de Pointe-à-Pitre sert de base arrière aux secours.
Les forces prépositionnées aux Antilles et en Guyane mobilisées
Grâce à la présence des militaires des FAA et des FAG, la France a pu envoyer de l’aide dès le lendemain du passage de l’ouragan. Un Casa a rejoint Saint-Martin avec du matériel de premiers secours. Il a ensuite effectué des rotations entre la Guadeloupe et Saint-Martin. Le Casa a vocation à transporter du personnel et du matériel du 3e régiment étranger d’infanterie (REI) et du 33e régiment d’infanterie de marine (RIMa). Les légionnaires du 3e REI ont été déployés à Saint-Martin après cinq rotations en Casa. Dans les prochains jours, l’avion pourra également procéder à des missions de rapatriement sanitaire. Il peut, en effet, embarquer 43 passagers assis et présente l’avantage de pouvoir rouler sur des terrains dégradés. Les hélicoptères quant à eux, déployés à Saint-Martin, ont conduit des missions au profit de la Gendarmerie nationale et des unités de l’Armée de Terre présentes sur zone.
La métropole assure un pont aérien
Depuis la métropole, un pont aérien a été mis en place dès le 7 septembre. Un A340 de l’escadron de transport 3/60 «Estérel» de Creil, accompagné de convoyeurs de l’escadrille aérosanitaire 6/560 «Étampes» de Villacoublay, a effectué un premier vol en direction de la Guadeloupe. Après avoir embarqué une centaine de personnels de la Gendarmerie nationale, l’avion Airbus a fait escale à Marseille pour permettre, cette fois-ci, aux marins-pompiers du bataillon de marins-pompiers de Marseille d'embarquer. Sur ce vol, l’«Estérel» a transporté 168 passagers et 13 tonnes de fret à destination des Antilles. Par la suite, l’aéronef a effectué une rotation entre Cayenne et Saint-Martin, où il a déposé des légionnaires du 3e REI.
Samedi 9 septembre 2017, un A400M Atlas de l’escadron de transport 1/61 «Touraine» a décollé de la base aérienne 123 d’Orléans. Il a emporté à son bord 20 tonnes de matériel, dont un hélicoptère Puma, à destination de Fort-de-France en Martinique. «Cet avion participe à sa première mission humanitaire, explique le lieutenant-colonel Gonzales, commandant de la 61e escadre de transport. Il a l’avantage de permettre le transport d’un hélicoptère Puma avec très peu de démontage. De plus, il a emmené une douzaine de militaires de l’Armée de Terre et des pièces de rechange.» Cet A400M a d’ores et déjà réalisé une première rotation de Fort-de-France vers Point-à-Pitre en Guadeloupe. Grâce à la levée des restrictions d’utilisation de l’aéroport néerlandais de Princess Juliana à Saint-Martin, il a également pu débarquer des soldats du 33e RIMa, deux camions et six tonnes d'eau et de rations.
Dimanche 10 septembre, enfin, un A310, un Casa de la 64e escadre de transport (ET) d’Évreux et un second A400M Atlas sont arrivés aux Antilles amenant des renforts en militaires, dont une compagnie du 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine, leurs équipements et des médicaments. «Ce déploiement a pu être réalisé rapidement grâce à la solide structure de l’escadre et à la préparation opérationnelle des équipages et des mécaniciens», précise le commandant Jean-Charles, commandant en second de la 64e ET.
Au travers de ses actions, l’Armée de l’Air démontre une nouvelle fois sa réactivité et son savoir-faire. A l'heure actuelle, 53 aviateurs sont déployés sur la zone antillaise. L'ensemble des forces déployés travaille dans un même objectif : secourir et protéger les populations, rétablir rapidement les communications et multiplier les ravitaillements en eau et en vivres.
Sources : © Armée de l'air
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