Le Groupe d’entretien, de réparation et de stockage des aéronefs (GERSA) 11.601 de l’élément air rattaché (EAR) 279 de Châteaudun a livré par les airs son dernier avion, le 9 septembre 2020. L’Alphajet n°E135, livré à la 8e escadre de chasse, sur la base aérienne de Cazaux, marque ainsi une étape dans la fermeture de cette unité emblématique de l’armée de l’Air et de l’Espace, qui aura effectué plusieurs milliers de maintenances d’aéronefs au cours de son histoire.
Dès 1934, l’armée de l’Air est confrontée à des questions de stockage de ses aéronefs. Cette même année, à proximité de la ville de Châteaudun (Eure-et-Loir), le gouvernement crée un camp d’aviation et y construit d’immenses hangars. Trois ans plus tard, l’armée de l’Air s’y installe afin d’entreposer certaines de ses machines. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le site accueille déjà plus de 600 aéronefs. À l’issue de la guerre, l’armée de l’Air reprend le contrôle du site et le 1er août 1951, Châteaudun devient l’unique entrepôt d’avions dits « complets » de l’institution.
Le GERSA a accueilli dans ses hangars des appareils emblématiques tels que le Jaguar, le Mirage 4, le Mirage F1, le Mirage 2000 ou encore l’Alphajet, qui se sont succédé entre les mains de ses 40 mécaniciens chevronnés. Au-delà des maintenances classiques, « les avions finissent leur carrière à Châteaudun », explique Patrick, chef de la section aéronef, en se rappelant que « 2014 a marqué la fin des Mirage F1 ; ils ont défilé au-dessus des Champs Élysées pour la fête nationale et, ensuite, ils sont venus se poser à Châteaudun pour leur retraite ».
Pour le commandant Patrice, à la tête du groupe, « le GERSA est unique d’abord parce que l’unité est la seule qui assure la mission de stocker des aéronefs dits “ complets ”. Il est unique de par sa capacité de stockage sous air sec, de 30 000 m2, soit une capacité pleine de 200 avions de chasse. Unique également par la quantité d’aéronefs présents sur le site de Châteaudun, qui sont en permanence plusieurs centaines. Mais unique surtout grâce aux compétences multiples des mécaniciens de l’unité ».
L’Alphajet n°E135 était stocké depuis le mois de février 2019. « Quand nous remettons un avion en ligne de vol, nous suivons des procédures précises. Pour celui-ci, il y avait quelques pièces à changer, nous avons dû reposer les moteurs et les sièges par exemple, nous avons aussi dû effectuer des essais hydrauliques et de pression. Ce sont tant de paramètres qui doivent répondre à des critères stricts pour se frotter au vol de contrôle », indique Patrick, le chef mécanicien.
Cette dernière livraison marque la fin de la remise en vol des aéronefs stockés à l’entrepôt de l’armée de l’Air (EAA) 601. Les besoins de l’armée de l’Air et de l’Espace en termes de stockage ayant diminué, la fermeture du GERSA est prévue dans le même temps que le site de Châteaudun, en fin d’année 2021.
Sources : armée de l'Air et de l'Espace
Droits : armée de l'Air et de l'Espace