Depuis plus de trois ans sans interruption, les aéronefs de la base aérienne projetée (BAP) mènent quotidiennement, en Irak et en Syrie, des missions aériennes pour appuyer les forces engagées au sol dans la lutte contre l’organisation terroriste Daech. À l’issue de chaque mission, les aéronefs sont remis en configuration par les armuriers de la BAP. On les appelle les « pétafs » ou « boums » dans le jargon militaire.
Les armuriers constituent un maillon essentiel de la chaîne qui permet aux aéronefs français de lutter efficacement contre Daesh : ils sont les premiers et les derniers spécialistes à intervenir sur les aéronefs armés avant qu’ils ne décollent vers l’Irak et la Syrie. Montage de munitions, tests lasers, reconfiguration des systèmes d’éjection des charges sur les supports tri-bombes des Rafale : le bon déroulement des opérations réalisées par ces spécialistes passionnés conditionne la précision et la réussite des frappes.
Les armuriers montent des charges volumineuses et lourdes sous les Rafale : des bombes guidées laser ou par système GPS dont le poids pour certaines peut atteindre 1000 kg, mais aussi des missiles de croisière. « Chacun sait ce qu’il doit faire. Nous communiquons beaucoup entre nous. On ne peut pas se permettre de vivre sur nos acquis. Des anciens aux plus jeunes, nous apprenons tous les jours, car le matériel et les avions évoluent en permanence », explique l’adjudant Vincent, adjoint au chef de service et chef d’équipe.
« Lorsque je descends de l’avion, j’explique aux pétafs ce qui s’est passé. Je décris les conditions dans lesquelles j’ai délivré mes armements suivant l’effet final recherché, si la munition a impacté au bon endroit, au bon moment, si elle a bien explosé », poursuit le commandant Marco, commandant le détachement chasse du Groupe de Bombardement 43 Levant. « Seuls les équipages voient en direct la finalité de l’engagement de toute la base aérienne projetée en Jordanie. Il est extrêmement important de transmettre ce que nos spécialistes ne peuvent pas voir. Je sais que je peux leur faire confiance à 100%. Je les vois travailler avec un engagement sans faille. Rien ne les arrêtera pour réaliser la mission » conclut le chef de détachement.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités des forces de sécurité intérieures irakiennes (Task Force Narvik et Monsabert) et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste (Task Force Wagram).
Sources : Ministère de la Défense
Droits : État-major des armées