Le Range Training Officer (RTO) est un officier qui a pour mission de valider ou non le tir air-air simulé d'un avion de chasse sur un aéronef ennemi. Il est en contact permanent avec l’Airboss et les chevaliers du ciel. Occupant un rôle central dans le déroulé de l'exercice, partez à la rencontre du capitaine Benjamin.
Dans le cadre de l'exercice "Atlantic Trident 21", sept opérations d'envergure mettent en scène des combats simulés entre une quarantaine d'avions de chasse. Ces missions sont appelées COMAO pour Composite Air Opérations.
Pour connaître le succès d'un tir de missile simulé, des officiers opèrent depuis une salle. Sur leurs ordinateurs, la position de l'ensemble des aéronefs en jeu est retransmise, par l'intermédiaire des radars et de la liaison de données tactiques L16.
Le chef d'orchestre de la mission est appelé l’Airboss. Il régit les "Blue" et les "Red", les deux équipes qui s'affrontent dans les airs. Il fait partie de la "white cell", cellule qui vise à optimiser l'entraînement en construisant des scénarios complexes et réalistes. L'Airboss donne des orientations au profit de la préparation des "blue". Pour ce faire, il est assisté par des Range Training Officer (RTO). Ces derniers ont pour mission de valider ou non le tir de missile air-air. Quand l'avion ennemi est touché, le RTO communique l'information au contrôleur aérien par l'intermédiaire d'une radio. L'aéronef en question est alors mis hors-jeu puis il revient au coup de sifflet de l'Airboss. Dans la salle de coordination tactique "Jeannette", une interface retransmet fidèlement le déroulement de la mission. Cette dernière aidera plus tard à débriefer les équipages, afin qu'ils puissent en tirer des enseignements.
Dans le cadre de la troisième édition de l'exercice "Atlantic Trident", le capitaine Benjamin effectue sa première mission en tant que RTO. "Il s'agit d'être un coordinateur de cet exercice de haute intensité. Je suis l'intermédiaire entre l'Airboss et les avions." Fort de ses douze années d’expérience sur Mirage 2000, le capitaine Benjamin se projète rapidement dans le cockpit des avions qu'il suit sur son écran radar. "Pour être RTO, il faut être au minimum sous-chef de patrouille et qualifié en défense aérienne. L'idée est de se projeter dans le combat depuis un ordinateur, comme le font les contrôleurs aériens, et de valider ou non le succès d'un tir air-air."
Le capitaine s'occupe des "blue" pour la première COMAO de l'exercice. Il est en trinôme notamment avec un allié américain. "Il est très expérimenté et a déjà pratiqué ce genre de mission. Je vais m'appuyer sur son expérience et ses méthodes de travail pour parfaire les miennes." Sur cette mission, les quatre RTO français (deux pour les "blue" et deux pour les "red") travaillent avec un RTO américain et un autre britannique. "Plus il y aura d'interopérabilité et mieux la mission se déroulera."
Désormais instructeur sur Alphajet à l'escadron de transformation opérationnelle 2/8 "Nice", le capitaine Benjamin a participé, en tant qu'Ambassadeur de l’armée de l’Air et de l’Espace, à l'édition 2017 de l’exercice, sur la base aérienne de Langley (États-Unis), quand il était à la Patrouille de France. "Je suis très heureux de repartager ces moments d'échange avec nos alliés américains et britanniques. Ces entraînements sont d'une autre dimension, on se prépare au combat. C'est de la haute intensité ", termine-t-il.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de lair et de lespace