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«ACE 2017» : les avions de chasse français participent à un exercice majeur en Scandinavie

Mise à jour  : 31/05/2017 - Auteur : Capitaine Karim Djemaï et Aspirant Lise Moricet - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Du 19 mai au 2 juin 2017, quatre Mirage 2000-5 de Luxeuil, deux Mirage 2000C d’Orange, deux Rafale de Saint-Dizier et un Rafale de Mont-de-Marsan participent à «Arctic Challenge Exercise» (ACE), depuis la base aérienne de Rovaniemi en Finlande. Cet exercice majeur permet aux pilotes français de développer leur expertise dans un contexte d’entraînement exceptionnel.

En cette fin mai 2017, la neige et le froid sont encore solidement installés au cœur du territoire finlandais. Située au niveau du cercle polaire arctique, la base aérienne de Rovaniemi est, depuis une dizaine de jours, le théâtre d’une activité aéronautique intense. En temps normal, cette plate-forme aéronautique n’héberge qu’un escadron de F18 finlandais. Pour l’exercice «ACE 2017», d’importants moyens aériens internationaux ont été déployés. En effet, outre les F18, Rovaniemi accueille également des F15 américains, un A310 MRTT allemand, un ravitailleur C130 canadien, un C-295 finlandais ainsi qu’un détachement d’avions de chasse français.

Composée d’environ 160 personnes, la délégation française met en œuvre neuf avions de chasse de trois types différents, provenant de quatre bases aériennes. «L’acheminement logistique du matériel nécessaire au soutien de cet exercice constituait déjà un challenge en soi», explique le lieutenant-colonel Boris, directeur français de l’exercice (Direx). En effet, pour la première fois dans un exercice de cette ampleur, le fret logistique a été principalement acheminé par voie ferrée depuis la métropole. Au total, près de 150 tonnes de matériels ont ainsi été transportées à bord d’une trentaine de containers, soit un volume global de 1 700 m3.

Organisé conjointement par la Finlande, la Norvège et la Suède, l’exercice «ACE» est un entraînement à taille XXL. Au total, il réunit douze nations mettant en œuvre environ 110 aéronefs, dont plus de 80 avions de chasse. Ces derniers sont répartis sur trois bases aériennes : Bodø en Norvège, Kallax en Suède et Rovaniemi en Finlande.

L’ensemble des participants opèrent au-dessus d’une immense zone aérienne dédiée à l’exercice, à cheval sur les trois pays scandinaves. «Les conditions d’entraînement que nous sommes venus rechercher sont idéales, détaille le Direx. La zone est immense. Elle s’étend sur 400 miles nautiques de long (soit 750 km environ) et 150 (300 km) de large. De plus, nous survolons des zones très peu peuplées, où ne pèsent que de très faibles restrictions. En outre, des moyens de défense sol-air et de guerre électronique sont disposés sur ce vaste territoire. Cela contribue grandement à renforcer le réalisme de l’exercice.»

Chaque jour, les avions de chasse français sont insérés dans de gros dispositifs aériens, appelés COMAO (Composite Air Operations - opérations combinant plusieurs aéronefs de types différents). Les objectifs d’entraînements recherchés lors des deux missions aériennes quotidiennes sont nombreux et variés : entretien des compétences de Mission Commander (chef de mission), entraînement aux missions de défense aérienne dans un environnement multinational et face à des appareils étrangers, entraînement au ravitaillement en vol et à l’utilisation de la liaison de données tactiques 16, etc.

Chaque unité navigante impliquée dispose, en effet, de son propre référentiel d’entraînement. Par exemple, les Mirage 2000-5 doivent assurer l’entrée en premier en défense aérienne sur un théâtre d’opération de haute intensité. Les avions de chasse s’exercent ainsi à faire face à des menaces air-air et sol-air élevées.

«Étant donné les volumes d’avions en vol, l’exercice «ACE 2017» implique une préparation et une coordination particulièrement rigoureuse, détaille le Direx. Cette planification est indispensable à la sécurité aérienne, d’autant plus que les appareils opèrent depuis trois bases aériennes différentes. Lors de nos échanges, nous disposons de moyens de communication et de visioconférence très efficaces. Nous préparons les missions avec nos homologues étrangers, malgré les centaines de kilomètres de distance. Au final, il est remarquable de constater que nous parlons tous le même langage et que nous opérons ensemble selon les mêmes procédures.»


Sources : © Armée de l'air
Droits : © Armée de l'air