Le caporal-chef (CCH) Julien, du 3e Régiment du matériel de Montauban, est déployé au détachement de maintenance des matériels terrestres du 43e Bataillon d’infanterie de marine (43e BIMa), pour assurer le suivi de l'entretien des équipements de largage et les actes de maintenance de premier niveau.
Quand la lumière rouge s’allume dans la carlingue et qu’il est temps de se lever…
Quand vient le moment de s’approcher de la porte pour le grand saut…
…combien d’entre eux pensent au plieur ayant conditionné leur parachute ?
Cette fonction demande une grande connaissance des matériels de dotation ainsi que de leurs caractéristiques. « On a toujours avec nous les manuels de maintenance car il y a une grande variété de matériels : à personnel, à matériel, parapente, aérocordage, filets de transport… chacun avec leurs spécificités. » déclare le CCH Julien. Les parachutes des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) ont une durée de vie de quinze ans ou de cent quatre-vingt sauts pour les parachutes dorsaux (modèle EPC-PP) et de vingt-et-un ans ou de cent quatre-vingt sauts pour les parachutes dorsaux (modèle TAP 696-26 F2). Dans ce cadre, les critères de stockage sont stricts étant donné que les parachutes doivent être emmagasinés entre dix et trente degrés avec un pourcentage d’humidité variant entre 10% et 65%. S’il survient une rupture de température ou d’hygrométrie suite à une panne électrique, les parachutes deviennent valables deux mois et passent en entreposage.
Trois fois par an, une équipe de plieurs des Éléments français au Gabon (EFG) vient effectuer le pliage des parachutes des FFCI. Le pliage est tout aussi rigoureux et exige une grande concentration. Généralement, un plieur plie dix-huit parachutes par jour. Le plieur aère d’abord le parachute, qui est ensuite déposé sur une table mesurant dix-sept mètres de long afin d’en démêler les suspentes[1]. Fuseau par fuseau, le plieur visite la voile afin de détecter d’éventuelles détériorations. Les cent quinze mètres carré de tissus sont alors repliés sur eux-mêmes et insérés dans un petit sac de voile, fermé par une drisse. Les suspentes sont quant à elles lovées à l’aide d’élastiques tubulaires. La sangle d’ouverture automatique vient refermer le dispositif. Le parachute est alors prêt à être emmagasiné pour une durée de six mois maximum. Loin d’être seul, le plieur effectue quatre phases de contrôle avec son chef d’équipe, supervisé par le chef de groupe et placé sous la responsabilité du chef d’atelier. Pour la traçabilité, une Fiche individuelle de contrôle de pliage (FICP) est remplie à chaque phase, sous contrôle du chef d’équipe. Cette fiche est ensuite insérée dans la pochette du parachute, et sera complétée par le sautant.
Le CCH compte aujourd’hui quatorze années de service, dans un premier temps au 8e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) puis dans un second temps au 3e Régiment du matériel (RMAT). Son expérience et son expertise l’ont conduit durant son mandat à réaliser un audit de matériels de parachutage au Togo au profit de parachutistes togolais, sénégalais, camerounais, et béninois, dans le cadre de leur brevet parachutiste (TAP – Troupes aéroportées) français. Son mandat a aussi été marqué par deux exercices TOURACO conduits par l’armée de l’Air et de l’Espace sur le territoire ivoirien ainsi qu’un détachement d’instruction opérationnelle TAP avec les FFCI dans le cadre du partenariat militaire opérationnel.
[1] Les suspentes sont chacune des cordes qui relient la voilure du parachute au harnais.
Créées le 1er janvier 2015, les Forces françaises en Côte d’Ivoire s’inscrivent dans la continuité de l’accord de partenariat de défense de 2012 qui scelle une proximité ancienne entre la France et la Côte d’Ivoire. Les 900 militaires engagés forment la réserve opérationnelle pour l’Afrique centrale et de l’Ouest et sont chargés d’appuyer et de soutenir les opérations dans la zone, mais aussi de mettre en œuvre un partenariat militaire opérationnel avec la République de Côte d’Ivoire et en coopération avec les forces partenaires de la région.
Sources : Ministère des Armées
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