Du 6 au 25 mars, les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU) ont participé à l’exercice émirien « Desert Flag 2021 », exercice contribuant à la préparation opérationnelle et à l’entraînement haut du spectre dans le domaine aérien.
Organisé et conduit par l’Air Warfare Center émirien, cet exercice majeur a rassemblé un peu plus d’une cinquantaine d’aéronefs dont des avions de chasse et des ravitailleurs américains, bahreïnis, émiriens, français, indiens et saoudiens. Côté français, ce sont quatre Rafale déployés au sein des FFEAU qui ont été engagés.
L’adjudant Pascal, contrôleur des opérations aériennes, revient sur son rôle, ses difficultés et son bilan à propos de cet exercice.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis l’adjudant Pascal, contrôleur des opérations aériennes, qualifié interception au sein du Centre de détection et de contrôle 05.942 de la base aérienne (BA) de Lyon-Mont Verdun. Je suis détaché ici en ma qualité de contrôleur qualifié et instructeur toutes missions, au sein de l’Air Warfare Center pour l’exercice « Desert Flag 21 ».
Quel est votre rôle au sein de l’exercice ?
Mon rôle est d’être intégré au sein des forces pour la planification et l’exécution des missions à grande échelle, en tant qu’instructeur pour les forces émiriennes. Du côté Blue, j’entraîne les forces au combat aérien, au niveau air-air ou au niveau air-sol. Du côté Red, qui fait référence aux forces qui sont là comme opposition à la partie Blue, je les appuie pour pouvoir achever les objectifs d’entraînement. Je suis également présent en tant que contrôleur qualifié pour la partie sécurité aérienne.
Comment décririez-vous vos interactions et votre coopération avec les forces étrangères ?
Nous avons été extrêmement bien accueillis au sein de l’Air Warfare Center. La coopération dure déjà depuis plusieurs années, grâce à l’implantation de la BA française au sein de la BA émirienne. Des exercices de coopération ont lieu régulièrement entre nos deux nations. Pour cet exercice particulier, les interactions sont diverses : en tant que contrôleurs, nous sommes amenés à instruire les contrôleurs émiriens pour pouvoir leur prodiguer des conseils sur le contrôle de missions à grande échelle.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? Comment les avez-vous surmontées ?
Les difficultés sont situées à deux niveaux. Le premier niveau, c’est la langue. Il nous est demandé, avant de venir ici, d’avoir un excellent niveau en anglais, ce qui nous permet ainsi de pouvoir dialoguer avec la majorité des nations. Concernant la doctrine d’emploi, nous avons des façons différentes de travailler. Les Émiriens utilisent également du matériel très perfectionné différent du nôtre mais nous avons, ensemble, réussi à surmonter ces difficultés, de manière à pouvoir achever nos objectifs de mission.
Qu’est-ce que l’exercice vous a apporté ? Quel bilan en tirez-vous ?
Pour nous, les contrôleurs français, c’est déjà un exercice de style à cause de son envergure, et qui est, en plus, très technique. Il nous fait sortir de notre zone de confort. Chaque jour, nous sommes amenés à donner le meilleur de nous-mêmes pour être encore plus performants le lendemain. Néanmoins, de très bonnes leçons ont été tirées de cet engagement. C’est un exercice que je conseille à tout contrôleur confirmé qui veut tester ses limites.
Avec près de 650 militaires déployés, les FFEAU constituent l’une des bases opérationnelles avancées françaises à l’étranger. À ce titre, elle appuie les moyens militaires français déployés dans le Golfe arabo-persique et le nord de l’océan Indien. Grâce à ses conditions d’aguerrissement, elle permet également d’entraîner les militaires français aux actions de combat en zone désertique et en zone urbaine. En tant que commandant de la Zone maritime océan Indien (ALINDIEN), le COMFOR FFEAU exerce son autorité sur une zone maritime s’étendant du sud du canal de Suez à l’Ouest, et à l’Est jusqu’aux limites Ouest des eaux de la Birmanie, de l’Indonésie et de l’Australie. Il y promeut la politique de défense de la France et anime les relations militaires bilatérales. |
Sources : EMA COM
Droits : armee de l Air et de l Espace