Catherine Ashton a clôturé la rencontre entre les ministres de la défense de l’UE en présentant un bilan des préoccupations des européens en matière de défense : les opérations, le développement des capacités, mais aussi la gestion de la crise en Libye.
La réunion informelle des ministres de la Défense de l’Union européenne (UE), qui se tenait à Gödöllö, près de Budapest (Hongrie), s’est achevée vendredi 25 février 2011, après deux journées de discussions. Si le programme de cette rencontre était essentiellement axé sur la relance de la Défense européenne, les opérations militaires, ainsi que sur la nécessité de développer les coopérations entre les pays membres de l’UE et avec l’Otan, dans le domaine des capacités militaires, la situation en Libye s’est logiquement invitée au cœur des débats.
A l’issue de la dernière journée de travail, Catherine Ahston, Haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les affaires extérieures et la politique de sécurité, et Csaba Hende, ministre hongrois de la Défense, ont présenté un bilan des principales préoccupations des européens, en matière de Défense et ont souligné l’urgence de s’organiser face aux violences qui touchent les civils en Libye.
« Des décisions en commun, pour plus d’efficacité »
Sur ce dernier point, Catherine Ashton a annoncé que les ministres ont notamment « examiné les moyens de partager nos ressources » (navires, par exemple), afin de faciliter l’évacuation des ressortissants européens présents sur le territoire libyen, qui se chiffreraient à environ 10 000 personnes. Elle a rappelé que des travaux à ce sujet étaient actuellement en cours, notamment au niveau du Comité de politique et de sécurité (COPS) de l’UE, en lien avec les Nations Unies et l’Alliance Atlantique.
Catherine Ashton a également précisé que « des discussions ont eu lieu sur des sanctions possibles, mais l’enjeu est de savoir ce qui sera le plus adapté […], car cela peut mettre du temps à être mis en place », en soulignant « l’importance pour la Communauté internationale de prendre des décisions en commun, pour plus d’efficacité ».
Les ministres de la Défense ont également fait le point sur les opérations militaires actuellement menées par l’Union européenne et, plus spécifiquement, sur l’opération de lutte contre la piraterie maritime Atalante, au large de la Somalie, et sur la mission d’entraînement des forces somaliennes EUTM Somalia.
Catherine Ashton est revenue sur l’importance de développer « une stratégie globale commune » dans la région de la Corne de l’Afrique, face à une situation de « professionnalisation des pirates, avec des navires de plus en plus grands ».
Si Atalante se concentre sur l’escorte de convois, notamment de navires « du Programme alimentaire mondial, qui apporte de la nourriture à la population de la région », la Haute représentante a rappelé qu’il faut aussi « aider la Somalie à se développer [et] à se mettre en capacité de surveiller leurs propres eaux », mais aussi à lutter contre la piraterie à travers « la dissuasion et les poursuites judiciaires ».
Selon la Haute représentante, le Service d’action extérieure de l’Union européenne devrait exposer ses travaux sur ce sujet « dans les semaines à venir ».
« Développer nos capacités conjointement »
L’autre thème qui a marqué cette rencontre est celui des capacités militaires : de leur développement en commun et de leur mutualisation au niveau de l’Union européenne, afin de « mieux partager nos ressources en ces temps de restrictions budgétaires ». Catherine Ahston a rappelé que si « de nombreuses initiatives sont déjà en cours, il reste important de continuer à collaborer » et que « des discussions sont en cours avec l’Otan et les Nations Unies pour développer nos capacités conjointement » avec ces organisations également.
Sur ce sujet, le Secrétaire général de l’Alliance Atlantique, Anders Fogh Rasmussen, qui a également participé à cette réunion informelle, a mis en garde contre le risque de « léser les acquisitions importantes pour notre sécurité » et mis à l’honneur une démarche de coopération initiée par la Hongrie, ainsi que par dix pays membres de l’Otan et deux autres pays partenaires, pour l’acquisition de trois avions de transport aérien C-17, que ces partenaires n’auraient pu lancer individuellement.
Pour Anders Fogh Rasmussen, « il faut identifier les matériels sensibles et concentrer nos investissements pour faciliter leur acquisition, à travers le développement d’initiatives collectives et internationales, en particulier entre l’UE et l’Otan ».
Sources : Ministère des Armées