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[Anciens combattants 4/5] : «Des blessés, des morts, c’était notre quotidien jusqu’à la fin »

Mise à jour  : 10/05/2016 - Auteur : La Rédaction - Direction : DICoD

Cette année, l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) fête ses 100 ans. Né pendant la Grande Guerre, cet établissement public continue à apporter un soutien moral et matériel à plus de 3 millions de personnes. A l’occasion de ce centenaire, la rédaction rend hommage aux hommes et aux femmes ayant servi sous les drapeaux et qui ont à cœur de témoigner de leur engagement pour la France. Aujourd’hui, c’est l’adjudant Huguette Parmentier, ambulancière dans la 1ere Division Blindée de 1943 à 1946, qui nous raconte son histoire.

« Je me suis engagée à 22 ans. A l’époque, j’habitais en Algérie avec mes parents. J’ai été l’une des 33 ambulancières de la 1ere Division Blindée ayant débarqué le 15 août 1944 dans la baie de Sainte-Maxime, sur la Côte d’Azur. Dès le lendemain matin de notre arrivée, nous avons eu notre premier char de touché. Il y a eu trois morts et un blessé, qui est décédé dans la soirée. Ils ont été mes premiers morts. Des souvenirs marquants, il y en avait tous les jours. Des blessés, des morts, c’était notre quotidien jusqu’à la fin. Avec les autres ambulancières, nous étions en première ligne pour récupérer les blessés, souvent au péril de notre vie. Un jour, j’ai eu deux camarades qui transportaient trois blessés allemands et un Français. Elles ont été tirées de leur ambulance par les soldats allemands et tuées d’une balle dans la tête. Quand ils ont ensuite vu qu’elles transportaient des camarades à eux, ils ont pleuré d’avoir fait une chose pareil. Mais c’était trop tard.

Nous étions également confrontées à de dures conditions de vie. Nous dormions où nous pouvions et quand nous en avions le temps. Nous étions en route nuit et jour. La campagne d’Alsace a été terrible, parce que nous avions -20°C à -25°C, sans arrêt. Il fallait se lever toutes les deux heures, pour faire chauffer les moteurs et pouvoir repartir quand on nous appelait. Les soldats nous respectaient tous très bien, ils aimaient bien les ambulancières. Nous avons laissé de bons souvenirs. J’ai reçu deux croix de guerre et une médaille militaire. Je les ai gagnées au feu.

C’est important que les soldats soient reconnus, parce qu’ils partent mais ils ne savent jamais s’ils vont revenir. Si j’avais un message pour les soldats engagés aujourd’hui, je leur dirai : « Mes enfants, courage et bonne chance » ! Parce qu’on peut être côte à côte et dix minutes après, il y en a peut-être un des deux qui sera parti. C’est le maktub, le destin, on ne sait pas ce qui va nous arriver ! »

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Sources : Ministère des Armées