A l’instar de nombre d’organisations publiques et privées, l’armée de Terre a enclenché sa transformation numérique dans le but d’optimiser son fonctionnement interne et de proposer des services numériques à l’état de l’art à l’ensemble de son personnel. Soucieuse d’identifier l’ensemble des opportunités qui s’offrent à elle, l’armée de Terre a lancé de nombreux projets innovants intégrant des technologies numériques à la pointe telle que la blockchain.
Si l’environnement dans lequel nous vivons actuellement est résolument tourné vers le numérique, cela n’a pas toujours été le cas et cette situation est le fruit de multiples évolutions depuis l’apparition de l’informatique dans les années 1960 jusqu’à maintenant. Les technologies lancées lors des 50 dernières années ont fondamentalement transformé l’informatique qui s’est progressivement ouverte au monde au point désormais d’occuper une place majoritaire dans de nombreux domaines de nos vies (personnelles et professionnelles). Les armées n’échappent pas à cette transformation numérique qui représente pour elles une formidable opportunité autant qu’un vrai challenge.
Au moment de son apparition dans les années 1960, l’informatique était réservée au domaine de la recherche, aux applications de défense ou encore à quelques grandes entreprises. Les limitations technologiques, la complexité technique et les coûts astronomiques des premières machines ne permettaient clairement pas leur accès au grand public.
A partir des années 1980, l’informatique s’est progressivement développée avec l’apparition des premiers PC (Personal Computer, en français Ordinateur Personnel) disponibles auprès du grand public à des tarifs plus abordables. Les évolutions logicielles, notamment sur les systèmes d’exploitation (ex. : Microsoft Windows), ont permis de faciliter l’utilisation de ces machines. C’est aussi à cette période que les entreprises ont commencé à déployer massivement des serveurs informatiques dans leur infrastructure.
Dans les années 1990, c’est l’essor des systèmes d’information qui a favorisé la progression de l’informatique en entreprise. Attirées par l’opportunité de disposer d’outils permettant d’optimiser leur fonctionnement interne en automatisant les tâches à faible valeur ajoutée, les organisations privées et publiques ont déployé des systèmes d’information installés sur des infrastructures locales. C’est durant cette décennie que l’informatique en entreprise a pris son essor et qu’elle a également commencé à se démocratiser auprès du grand public.
Dans les années 2000, le déploiement à grande échelle d’Internet a entraîné une explosion des usages liés au numérique. Cette évolution est notamment liée à l’utilisation massive de smartphones connectés à des réseaux de téléphonie mobile de nouvelle génération à haut débit (3G). C’est également à cette période que sont apparus de nouveaux acteurs et services sur Internet (les futurs « GAFAM » acronyme de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).
A partir des années 2010, le numérique s’est placé au cœur de la vie quotidienne avec l’amélioration des réseaux (notamment mobiles) désormais à très haut débit (4G), l’utilisation accrue de l’informatique dans le nuage (le « cloud ») et l’apparition de très nombreux services dématérialisés. En découle la génération de quantités massives de données (Big Data) qui sont devenues le nouvel or noir. Car qui maîtrise les données, maîtrise également leur analyse (via la data science) et dispose d’un avantage certain sur ses concurrents pour recruter des nouveaux clients en leur proposant des offres ultra ciblées.
Les nouvelles possibilités techniques et technologiques offertes dans le domaine du numérique ont permis de générer une offre conséquente de services dématérialisés au consommateur. Ce dernier peut désormais avoir accès depuis chez lui ou en mobilité via son accès à Internet fixe ou mobile à des services qui nécessitaient autrefois un déplacement physique, un échange téléphonique ou un envoi postal. Tout (ou presque) est à portée de clic/d’écran tactile, c’est une évolution majeure de nos modes de vie.
Les consommateurs ont également accès à de nombreuses applications et services en ligne proposant des interfaces agréables et ergonomiques ainsi que des fonctionnalités avancées adaptées à leurs besoins. L’innovation est le seul moyen pour les start-ups de se différencier dans un marché ultra-concurrentiel et cela génère de très nombreux services lancés à un rythme effréné. Les consommateurs disposent ainsi en permanence d’outils à la pointe de la technologie et sont connectés à des réseaux à (très) haut débit qui leur permettent d’avoir un grand confort d’utilisation. Ils veulent pouvoir retrouver la même chose dans leur entreprise ou dans leur organisation.
A l’instar des grandes entreprises et administrations, le ministère des Armées a lancé sa transformation numérique qui doit lui permettre de proposer 100% des processus métiers numérisés (services dématérialisés) d’ici à 2022 et de disposer d’un écosystème numérique en adéquation avec les attentes de ses collaborateurs et de ses partenaires.
Définis au sein de l’Ambition Numérique des Armées, les objectifs de la transformation numérique des Armées sont de :
Déclinés en grandes orientations, ces objectifs visent notamment au développement d’un écosystème d’innovation ainsi qu’à l’emploi des technologies émergentes au bénéfice des systèmes et des applications du ministère. En faisant le choix d’une transformation technologique forte, le ministère s’offre la possibilité de devenir un acteur de premier plan du numérique.
Si les nouvelles technologies de l’information permettent aux entreprises de disposer d’avantages concurrentiels certains, elles peuvent aussi permettre aux Armées de bénéficier d’un avantage opérationnel primordial. L’IA pouvant par exemple piloter des systèmes d’aéronefs appuyés par des drones de combat (SCAF), l’analyse des données via les techniques du Big Data pouvant permettre d’identifier des axes d’amélioration de notre fonctionnement opérationnel, le cloud sécurisé pouvant permettre de disposer en tout temps et tout lieu de données opérationnelles dans des délais extrêmement raccourcis, les robots autonomes pouvant accomplir des tâches risquées pour les hommes (ex. : déminage), la blockchain pouvant stocker de façon immuable des données sensibles de notre activité tout en assurant leur totale traçabilité.
Dans l’écosystème numérique actuel, les technologies qui émergent sont les suivantes :
Chaque nouvelle technologie offre des possibilités d’application dans les différents domaines couverts par les métiers des armées. En se focalisant sur les chaines Maintenance et Logistique, voici un éventail des possibilités offertes par les technologies évoquées dans le point précédent :
Droits : Armée de Terre 2022