Les écoles militaires de Bourges (EMB) regroupent deux écoles : l’école du train et l’école du matériel et de la logistique. Elles forment le pôle de référence de la logistique de l’armée de Terre.
Créé en 1943, l’école du matériel assure la formation générale, technique et professionnelle de près de 200 000 élèves-maintenanciers. L’école du matériel est avant tout une école des maintenanciers de l’armée de Terre. Cependant, la formation dispensée s’adresse à des officiers, des sous-officiers, des militaires du rang ou du personnel civil des armées, quel que soit leur régiment, leur arme, leur armée voire leur nationalité.
Elle constitue un des piliers des écoles militaires de Bourges. À ce titre, elle reçoit l’appui des divisions transverses pour assurer son soutien (commandement de la formation administrative, service d’infrastructure de la défense...) et pour conduire les séances d’instruction générale telles que le sport, l’instruction au tir de combat, la formation interarmes, la simulation ou la coordination des activités.
Sa devise est : « Bien apprendre pour mieux servir » (depuis 2001).
Chargée de former les spécialistes de la maintenance de l’armée de Terre, l’école du matériel a une double vocation :
1. Former les officiers de la maintenance au commandement
Le but est de former des officiers en première partie de carrière, chefs de section et commandants d’unité, disposant de solides connaissances dans le domaine de la maintenance dans un environnement national et multinational. Dans le cadre d’une deuxième partie de carrière, l’objectif est de former des officiers expérimentés dans le domaine de la maintenance, appelés à occuper des postes de décideurs dans leur domaine, tant en opération qu’en métropole.
2. Assurer la formation technique des sous-officiers, militaires du rang et personnels civils aux actes de maintenance sur les matériels en service.
Le but est de faire acquérir par les personnels des savoir-faire directement exploitables, tout en s’assurant de leur compréhension des fonctionnements pour obtenir une capacité de diagnostic dès le premier emploi de sous-officier et en les rendant aptes à commander une structure de maintenance de leur niveau.
La compétence de l’école s’étend, par ailleurs, à la formation de spécialistes de l’armée de l’air, de la marine et de la gendarmerie. A cet effet, l’école du matériel a pour missions de conduire le projet pédagogique du domaine maintenance des matériels terrestres, contrôler et évaluer les formations dispensées et faire évoluer le contenu des formations en s’appuyant sur le retour d’expérience (RETEX) des opérations ou sur les directives du commandement.
La mission principale de l’école du train et de la logistique opérationnelle (ETLO) est de former des cadres de l’arme du Train aptes à être engagés d’emblée en opérations sur le théâtre national comme sur les théâtres d’opérations extérieures.
Pôle national de formation à la logistique opérationnelle au profit de l’interarmes, de l’interarmées et de l’interalliés (accréditation OTAN pour stages LOGFAS), l’ETLO développe des liens étroits avec ses homologues britannique, allemand et belge en vue de développer des actions de formation croisées. L’ETLO assure par ailleurs les formations logistiques, deux fois par an, au profit de l’école militaire technique de Ouagadougou au Burkina Faso.
L’ETLO mène les études relatives à l’avenir de l’arme du Train et de la logistique opérationnelle. Elle prépare son futur en proposant les adaptations nécessaires dans les domaines de l’organisation et de l’emploi des unités, des ressources humaines et de la formation, ainsi que des équipements militaires et des systèmes d’informations futurs.
1. Former des cadres du Train aptes à être engagés en opérations
2. Former les logisticiens et les spécialistes des acheminements au profit des armées
3. Assurer le commandement des 5 centres d’instruction élémentaire de conduite (CIEC)
4. Assurer la formation initiale des militaires du rang
A compter de l’été 2018, l’ETLO assurera la Formation Générale Initiale de l’ensemble des engagés volontaires du commandement de la logistique des forces.
Sa devise est : « Par l’exemple, le cœur et la raison ».
Le 30 juin 1860, Napoléon III décide d’installer à Bourges un arsenal principal pour matériels neufs, une fonderie et une école de pyrotechnie avec polygone de tir. L’acte de naissance des établissements militaires de Bourges est désormais scellé et la ville devient un immense arsenal d’artillerie avec un impressionnant centre d’études et de fabrication de canons.
Suite à la défaite de 1870, débutent les premiers travaux de la construction des quartiers militaires Auger et Carnot. Ces travaux s’étalent de 1871 à 1878.
Portant le nom d’un général du Second Empire, le quartier Auger est construit à partir de 1871. Plusieurs unités y sont regroupées au moment de la guerre de 1914-1918 dont le 1er régiment d’artillerie, puis, après la guerre, le 105e régiment d’artillerie lourde ainsi que le 51e régiment de chars de combat qui y tiennent leurs quartiers jusqu’en 1939.
Portant le nom d’un célèbre mathématicien, le quartier Carnot voit sa construction débutée en 1874. Elle abrite principalement le 37e régiment d’artillerie créé à Bourges le 21 octobre 1873. Le 95e régiment d’infanterie occupe également une partie du quartier jusqu’en 1939. Les deux quartiers fusionnent en 1965 sous l’appellation Auger-Carnot.
Afin d’assurer la formation des cadres du nouveau service du Matériel de la première Armée française, la première école des spécialistes du matériel est créée au Maroc à Meknès en 1943. Une fois le territoire métropolitain libéré, cette école quitte Meknès et s’implante à Bourges le 1er janvier 1945, dans le quartier Carnot, en prenant l’appellation d’école militaire du service du Matériel. Elle prend ensuite successivement les noms d’école d’application du Matériel, en décembre 1945, puis d’école supérieure et d’application du Matériel (ESAM), en avril 1960.
Dans la logique des réformes décidées en juillet 2008 par le Président de la République, le chef d’état major de l’armée de Terre, le général d’armée Irastorza, décide, la même année, de créer les EMB. Au 1er août 2009, les EMB sont créées. Elles sont inaugurées officiellement le 17 septembre 2009, par le CEMAT. Elles regroupent les trois entités principales qui occupent le quartier Auger-Carnot : l’école du Train et le centre de formation logistique (CFL) issus des ELT qui ont quittés Tours pour rejoindre Bourges et l’école du matériel qui prend la succession de l’ESAM.
En 2014 l’école du train et le CFL ont fusionné pour donner naissance à l’école du train et de la logistique opérationnelle. Les EMB sont confiées alternativement au commandement d’un officier général de l’arme du Train et d’un officier général de l’arme du Matériel.
Sa devise est : « Ensemble, en paix comme au combat »
Dans le cadre du système de management qualité (SMQ), les EMB ont été certifiées en juin 2016 sur la version 2015 de la norme ISO 9001, faisant ainsi des écoles le premier organisme militaire à être certifié sur cette norme. Cette démarche est motivée par l’apport qu’amène le SMQ au fonctionnement quotidien des EMB. Elle est un gage également de la qualité des formations dispensées et contribue au rayonnement des deux écoles, en local comme à l’international. Les EMB constituent un « poids lourd » de la formation au sein des écoles de l’armée de Terre en représentant plus de 20% des actions de formation et des sessions du calendrier des actions de formation ainsi que des stagiaires (centres d’instruction élémentaire de conduite, inclus). L’ensemble de ces formations fait l’objet d’une mise à jour annuel en liaison avec les employeurs.
Les EMB se sont engagées dans la numérisation de l’espace de formation via l’enseignement à distance (E@D), la mise en place d’une classe virtuelle (convergence des modes d’apprentissage E@O et E@D) et, pour le cycle à venir, un effort sur la formation des formateurs à la numérisation de l’espace de formation.
Résolument tournées vers l’objectif de formation de cadres aptes à leur premier emploi dans le cadre du continuum formation-entraînement, les EMB ont développé de nouvelles actions de formation visant à s’adapter aux nouveaux besoins des forces : mise en œuvre d’exercices utilisant la simulation et la numérisation de l’espace de bataille (NEB) ainsi que le développement d’un module Sentinelle.
Droits : Armée de Terre 2011