Depuis le 6 avril dernier, l’exercice Warfighter bat son plein à Fort Hood au Texas. Parmi les 1 000 soldats français déployés pour cet exercice d'entraînement au combat dans la haute intensité, un noyau d’une quarantaine d’évaluateurs est chargé d’en tirer les enseignements. Au cœur du système se trouve le logiciel WARSIM, outil de simulation de l’armée américaine.
Alors que la simulation des combats de haute intensité est de plus en plus intense, la tour de contrôle de l’exercice Warfighter observe les opérations menées conjointement par les soldats français, américains et britanniques.
Le WARSIM ou Warfighter’s Simulation est le point de collecte des opérations interalliées de l’exercice, mais aussi le point de gestion de l’animation qui permet aux évaluateurs d’analyser les effets. Les actions des unités sur le terrain sont alors traduites par une intelligence artificielle. Un à deux Warsimers assistent chaque brigade afin d’entrer les ordres dans la base de données.
Il existe cependant certaines actions qui ne peuvent être simulées. Elles sont appelées White Card. A titre d’exemple, les effets dans les champs immatériels ou encore les radars ont des actions qui ne peuvent être simulées sur une carte (écoutes, perception publique…).
« Il faut alors arbitrer pour tenter de refléter une forme de réalité, mais cet arbitrage a aussi un rôle pédagogique, précise le colonel Bertrand, chef d’équipe évaluation à Warfighter. Par exemple, sur un calcul d’impact à 10 km près, nous adaptons les dommages en fonction du scénario. Si un poste de commandement est détecté par l’ennemi, on peut décider de le laisser en vie pour laisser jouer l’exercice », poursuit-il.
Dans leur salle sécurisée, les évaluateurs sont rivés aux écrans géants et analysent les actions amies et ennemies. « De ce côté du miroir, nous observons les deux facettes du jeu. Nous sommes la vraie cheville ouvrière de l’exercice. Nous le faisons évoluer, nous l’améliorons et nous le rendons plus riche », se réjouit le colonel Bertrand.
« Warfighter est un exercice extraordinaire, car en plus d’un retour d’expérience classique, nous évaluons les postes de commandement. C’est une photo à l’instant T de la capacité d’un état-major à accomplir sa mission », insiste le colonel Bertrand.
Les moyens de simulation, le volume de l’état-major déployé, les contraintes liées à l’expatriation permettent de développer les savoir-faire. « Grâce à nos collectes d’information, nous sommes en mesure d’alimenter les bureaux qui travaillent sur le sujet en France pour leur donner des axes d’amélioration sur les travaux majeurs tels que l’interopérabilité, les effets dans les champs immatériels et la haute intensité avec le combat en profondeur », conclut le chef d’équipe évaluation.
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