Dans le cadre de ses travaux visant à proposer des solutions tactiques crédibles au premier GTIA Scorpion,le centre de doctrine et d’enseignement du commandement s’appuie depuis près de quatre ans sur des exercices de simulation novateurs. Illustration aux écoles militaires de Saumur à l’occasion de Scorpion 6.
Le centre de simulation opérationnel est en effervescence. Les différents acteurs d’un PC coordonnent les pions du GTIA pour prendre d’assaut une zone portuaire ennemie. Sur la carte interactive projetée au fond de la salle, un groupement aéromobile commande, entre autres, deux compagnies d’infanterie sur Griffon et un peloton de Jaguar. Ces véhicules n’arriveront que dans plusieurs années et pourtant, le PC du 5e régiment d’hélicoptères de combat expérimente dès à présent leur emploi dans une simulation tactique de haute intensité. Les positions des unités sont représentées en temps réel et offrent au commandement la possibilité d’augmenter le rythme de la manoeuvre. Là encore, cette retransmission instantanée de l’action simule la vision du champ de bataille qu’offrira le futur système d’information et d’information du combat Scorpion (SICS). L’exercice Scorpion 6, organisé par le centre de doctrine et d’enseignement de commandement (CDEC) bat son plein. Pour cette édition, l’accent a été mis sur l’aérocombat et le combat débarqué. Des représentants des différentes fonctions opérationnelles des forces terrestres participent également à l’expérimentation. Fantassins, artilleurs, sapeurs, logisticiens ont répondu à l’appel du CDEC pour l’aider à tester ses recherches.
« En attendant la livraison des premiers équipements Scorpion, la simulation reste le moyen le plus concret pour expérimenter la tactique, explique le colonel Pierre, chef du bureau cohérence doctrinale du CDEC. Notre objectif définitif est de pouvoir fournir au premier GTIA Scorpion en 2021, une doctrine provisoire lui permettant d’exploiter au mieux les possibilités offertes par ce programme. » Pour aider le CDEC à atteindre ce but, des observateurs suivent les joueurs de chaque fonction opérationnelle. Muni d’une grille d’analyse, le lieutenant-colonel Laurent des écoles militaires de Draguignan, doit par exemple, évaluer la capacité du poste de commandement Scorpion à avoir une vision claire de la manoeuvre ennemie. « On voit ce qui marche et ce qui ne marche pas. Les observations des experts de chaque fonction opérationnelle vont ensuite permettre au CDEC de valider ou d’infirmer certaines hypothèses tactiques ». Le COL Bruno résume : « Quand le premier char est arrivé en 1917, personne ne savait très bien comment l’utiliser. Ces expérimentations et plus largement la doctrine exploratoire, nous offrent l’opportunité de poser les bases du combat de demain ».
Derrière cette appellation se trouve la communauté des acteurs concernés de près ou de loin par la transformation Scorpion.Directeurs des études et de la prospective des écoles d’armes, membres de l’EMAT, de la STAT, de la DGA ou encore industriels font notamment partie de ce réseau. Placé au centre de la communauté, le CDEC organise régulièrement des rencontres avec ces différents acteurs pour élargir et développer ses réflexions autour d’une vision emploi de Scorpion commune.
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