Trois questions au général Yves de Guigné Délégué au patrimoine de l’armée de Terre

Mon général, quelles sont les missions de la DELPAT et sa place au sein de l’armée de Terre ?

Traditionnellement, nos missions sont ancrées autour de la préservation et de la valorisation du patrimoine, notamment de ses quinze musées. En 2016 ils ont accueilli plus de 210 000 visiteurs, militaires et leurs familles, du grand public, mais aussi des élèves de tous niveaux ainsi que des chercheurs et des universitaires. Cette fenêtre ouverte vers le monde civil participe pleinement aux actions de rayonnement de notre armée. Depuis deux ans, nous sommes chargés de piloter la fonction histoire de l’armée de Terre et plus particulièrement de mettre en valeur le rôle de ses spécialistes dans trois domaines : l’accompagnement des engagements opérationnels, l’enseignement de l’histoire militaire et la recherche historique.

Quelles évolutions majeures a mené la DELPAT dans le domaine ″Histoire et Patrimoine″?

Nous avons engagé un double processus pour nos musées : optimiser et rationaliser les moyens par la constitution de huit pôles. Leur fonctionnement permettra une meilleure politique de conservation et de médiation. Nous pourrons ainsi offrir au grand public un meilleur accueil et une plus grande qualité d’exposition. En outre, avec la DMPA, nous travaillons pour obtenir l’appellation ″musée de France″. Ce titre d’excellence, déjà détenu par trois organismes, nous donnera sans aucun doute une plus grande visibilité. La fonction ″histoire″ est récemment mise en valeur dans l’armée de Terre. Nous venons de diffuser un texte de référence pour clarifier la place des historiens et leur intégration au cœur même de l’institution. Nos publications Soldats de France et l’Estafette de Clio permettent de créer un réseau entre les passionnés, et les professeurs et les chercheurs en titre.

Quelle importance revêt le travail mémoriel au sein de l’armée de Terre ?

Dans les périodes de commémoration, comme ces dernières années, le devoir de mémoire prend tout son sens. Les musées en sont la plus constante expression. Ils rappellent le sacrifice de nos anciens et ravivent le souvenir des unités dissoutes. Cette année, nous travaillons sur deux thèmes liés à l’année 1917 : Le premier concerne la modernisation, la motorisation et le combat interarmes, le second est centré sur l’engagement de l’armée américaine sur le continent européen. Le travail mémoriel permet de nous identifier au travers d’une histoire commune et de fédérer l’ensemble des militaires de l’armée de Terre.

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