Le système météorologique SEPHIRA a été récemment déployé pour la première fois en Irak, dans le cadre de l’opération Chammal. Objectif : établir un profil précis des conditions météorologiques pour améliorer la précision des tirs d’artillerie. Le facteur météo intervient en effet pour 60% dans la justesse de ces derniers.
SEPHIRA (station d’élaboration de profils atmosphériques et radiosondage pour l’artillerie) produit et transmet des messages météorologiques avec pour objectif principal d’améliorer la précision des tirs d’artillerie sol-sol. La station se compose d’un système de communication par satellite, faisant appel à la modélisation numérique de l’atmosphère en complément du radiosondage. De cette façon, il est possible d’acquérir un profil d’atmosphère pointu.
Cette fiabilité représente un enjeu notable pour l’armée de Terre, à la fois pour plus de sécurité et davantage d’efficience. Un gain de précision peut en effet permettre de renforcer la sécurité des hommes et des matériels, de faire des économies et de favoriser la réussite d’une mission.
Tous les régiments d’artillerie ainsi que l’Ecole de Draguignan en sont pourvus depuis 2016. SEPHIRA a également été livré au 11e RAMa afin de compenser le départ de leur système vers Chammal.
La météorologie a une influence majeure pour l’emploi des forces terrestres. Ce facteur intervient pour 60% dans la justesse des tirs d’artillerie. Par conséquent, l’efficacité des tirs d’artillerie sol-sol (portée et trajectoire des tirs) dépend considérablement de l’environnement météorologique. « Un vent à 2 000 mètres d’altitude qui souffle à 120 km/h Nord sont autant d’informations à prendre en compte pour adapter la trajectoire des projectiles » précise le brigadier-chef Djamal, chef météo de la Task Force Wagram.
La prise en compte des conditions climatiques est donc indispensable pour garantir l’exactitude des tirs des canons CAESAR : altitude, direction et vitesse du vent, température, taux d’humidité, pression atmosphérique, état des sols, brouillard ou encore relief terrestre. Selon l’interprétation des données, les artilleurs calculent et rectifient informatiquement leurs tirs pour atteindre leur objectif. A cet effet, des sondages sont réalisés chaque jour.
SEPHIRA se distingue par sa technologie : ordinateur moderne, tablette, groupe électrogène et connexion satellitaire sont intégrés dans le petit blindé. Il s’agit d’un système plus informatisé qui offre tout le confort matériel permettant aux spécialistes météo d’être davantage indépendants et autonomes. « Nous avons désormais un PVP (petit véhicule protégé) où peuvent être stockées quatre bouteilles d’hélium, sachant qu’une bouteille sert à gonfler six ballons météorologiques. Il y a plus d’espace de rangement à l’intérieur et surtout du matériel haut de gamme » explique le chef météo adjoint.
D’autres avantages sont à souligner comme un gonflage à l’hélium (et non plus à l’hydrogène) pour la sécurité du personnel, une fonction GPS pour la discrétion électromagnétique et une fonction réception satellite.
Cette technologie avancée est un gain de temps précieux et appréciable grâce à des démarches d’utilisation simplifiées et une meilleure ergonomie du véhicule. Les données sont réceptionnées par le PVP et transmises directement du véhicule aux pièces d’artillerie via le logiciel Atlas, le système informatique qu’utilisent les artilleurs en opération. Un dispositif inhérent à la mission d’appui attribuée aux artilleurs, qui contribue au succès des tirs de la Task Force Wagram.
« C’est la première fois que SEPHIRA est déployée en opération extérieur et elle fait l’unanimité ! » souligne le brigadier-chef Anthony, chef météo adjoint qui possède dix ans d’expérience dans le domaine. Plus pratique, la nouvelle station nécessite moins de véhicules et un effectif plus réduit pour sa mise en œuvre, ce qui accroit leur mobilité.
Droits : Armée de Terre 2022