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Partenariats au service des forces : la maintenance industrielle 

Mise à jour  : 04/04/2019

Tout l’enjeu du maintien en condition opérationnelle repose sur une complémentarité entre la maintenance privée et étatique. Le travail conjoint entre ces deux acteurs permet d’améliorer les opérations de maintenance et assure aux combattants la disponibilité des équipements terrestres.

« Les maintenances industrielles privée et étatique ne sont pas en situation de concurrence, mais de partenariat, » affirme le colonel Stéphane du bureau stratégie et modernisation (BSM) de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT). La maintenance privée et la maintenance étatique ne peuvent être pensées l’une sans l’autre. « Les entreprises privées se concentrent surtout sur ce qui peut être prédit ; elles ont besoin de visibilité pour leur plan de charge » insiste le colonel Stéphane.

Contractuellement, l’industriel se doit de réparer un nombre donné d’équipements terrestres. « Cependant, on ne sait pas combien de véhicules seront détruits en Opex, » avance l’ingénieur en chef Jean-Pierre du BSM. La maintenance étatique pallie ce manque d’élasticité : ainsi, les bases de soutien du matériel (BSMAT) peuvent se reconfigurer rapidement pour se consacrer, si besoin, à un type de matériel en particulier. La flexibilité n’est pas le seul point fort de ces bases concentrant certains métiers rares comme les tôliers-formeurs.  « Elles opèrent sur des ”niches” où le secteur privé ne sait parfois plus faire à un coût raisonnable ; cela est d’autant plus vérifié pour les matériels plus anciens » ajoute le colonel Stéphane.

Initiatives à l’échelle locale

Ces différences de fonctionnement expliquent l’ajustement des maintenances industrielles privée et étatique. Les opérations dédiées à l’entretien et à la réparation sont réalisées dans les unités et les régiments du matériel en France comme en Opex, ce qui offre de la disponibilité aux matériels des forces. Les opérations de reconstruction sont soit du ressort des industriels soit de celui de l’État en fonction des stratégies de soutien tenant compte de l’engorgement des ateliers, des délais ou des compétences.

Au-delà de cette répartition des rôles, des initiatives à l’échelle locale témoignent d’une synergie entre acteurs privés et acteurs étatiques. Depuis l’été dernier, deux sous-officiers sont détachés sur le site d’Arquus à Marolles-en-Hurepoix (Essonne). Cette intégration chez l’industriel permet ainsi de fluidifier les entrées de matériel en chaîne. Début 2019, un plateau commun de conduite a été mis en place à la 14e BSMAT à Nouâtre. Il réunit deux techniciens de Thalès et un personnel civil de la défense. En cas de défaillance d’un de ces équipements, ils cherchent la meilleure solution sur la base « d’une boucle logistique la plus courte possible pour tenir l’objectif de remise en état en moins de 90 jours » précise l’un d’eux.

Accroître la disponibilité des équipements  

Les besoins relatifs au soutien sont formalisés et contractualisés par la SIMMT, dès la conception des équipements terrestres jusqu’à leur fin de vie et leur retrait du service. « Prenons l’exemple de la politique du soutien de Scorpion, explique l’ingénieur en chef Jean-Pierre, 80 % des actes de maintenance seront réalisés par le niveau technique d’intervention 1. La maintenance industrielle sera confiée initialement à l’industrie privée, sur la base d’un soutien forfaitaire au kilomètre. » Ceci découle d’une simplification des opérations de maintenance visant à accroître la disponibilité technique des équipements en opérations. « En s’appuyant sur les retours d’expérience des maintenanciers, le matériel est conçu pour être soutenu rapidement et facilement », conclut le colonel Stéphane. En plus de faciliter le contact entre acteurs de la maintenance privée et étatique, ces démarches de collaboration les rendent co-responsables de la mission de maintien en condition opérationnelle.


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