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« Maîtrisé, l’aérocombat doit permettre de bousculer le dispositif ennemi »

Mise à jour  : 17/09/2018

Du 17 au 28 septembre, la 4e brigade d’aérocombat organise son exercice annuel de synthèse du groupe d’adaptation à l’aérocombat (GAAC) dans le Nord-Est de la France : BACCARAT. Objectif : contrôler les savoir-faire acquis par les unités interarmes « non aérocombat » (infanterie, cavalerie…) après une année d’entraînement en commun. Juste avant le début de cet exercice de haute intensité, le général commandant la 4e brigade d’aérocombat, leader sur cette manœuvre, répond à nos questions.

1 - Mon général, quelle est la nouveauté de l’édition 2018 de BACCARAT ?

BACCARAT 2018 est un exercice en terrain libre de grande ampleur (4 000 km² entre les camps d'entraînement de Mailly, Suippes, Sissonne et Mourmelon) permettant l’engagement d’un volume de forces important (1400 participants et 50 hélicoptères) dans le cadre d’un conflit de haute intensité.

Pour les régiments d’hélicoptères de combat, il vient en complément d’entraînements de moindre ampleur, plus spécifiques et dédiés à la préparation de nos engagements en Afrique. Pour les forces à terre, il offre l’opportunité de disposer d’un exercice « clef en main » pour intégrer la manœuvre au sol et la manœuvre aéromobile.

Organisé et dirigé par l’état-major de la 4e brigade d’aérocombat, BACCARAT constitue la synthèse d'une année de préparation opérationnelle à l'aérocombat, qui vise à démultiplier l’efficacité d’une force en profitant de l’allonge, de la puissance de feu et des changements de rythme qu’offre l’hélicoptère.

Au cours d’une semaine dense se concluant par des tirs réels, cet exercice va éprouver les compétences et savoir-faire tactiques et techniques des nombreuses unités interarmes participantes : 1er, 3e et 5e régiment d’hélicoptères de combat, les unités spécialisées faisant partie du 1er champ de coopération (NDLR : unités travaillant très régulièrement avec l’aviation légère de l’armée de Terre) avec la 4e BAC et le 3e régiment d’infanterie de marine qui termine son année d’adaptation à l’aérocombat. La 13e demi-brigade de Légion étrangère, qui succède au 3e RIMA en tant que régiment de deuxième champ, sera également présent, constituant une force adverse.

La maîtrise des problèmes d’élongations pour le déploiement de réseaux de commandement fiables ainsi qu’une exploitation efficace des différents capteurs du renseignement feront partie des points sur lesquels une attention particulière sera portée. Par ailleurs, le volet « coopération internationale » n’a pas été oublié puisqu’il s’agira également d’intégrer une escadrille espagnole au sein d’un groupement tactique et de coordonner l’intervention d’une patrouille d’hélicoptères d’attaque anglais. Les groupes commandos montagne ont par ailleurs saisi l’opportunité de BACCARAT pour inviter un détachement de leurs homologues italiens.   

2 - A travers ce type d’exercices, comment est garantie l'acculturation des unités travaillant avec l’aviation légère de l’armée de Terre ?

Le régiment de deuxième champ (NDLR : unité bénéficiant d’une acculturation à l’aérocombat) est désigné pour une année d’entraînement, définie autour d’un protocole commun qui formalise les objectifs à atteindre dans le domaine de l’aérocombat. Il s’agit de travailler l’aptitude élémentaire à l’héliportage, l’intégration de sous-groupements aéromobiles lors des exercices tactiques planifiés et, pour les chefs tactiques, d’obtenir les qualifications relatives à l’aérocombat.

L’exercice BACCARAT est réalisé dans des conditions les plus réalistes possibles. Le scénario avec des combats de haute intensité intègre des missions tactiques interarmes offensives et défensives, mais aussi des tirs réels interarmes (infanterie, génie, mortiers 80, hélicoptères de reconnaissance et d’attaque canon, missiles et roquettes, hélicoptères de manœuvre et d’assaut tir en sabord).

La combinaison et la synchronisation de ces effets contribuent à maintenir et améliorer la capacité des forces terrestres à conduire des actions aéroterrestres.

3 - De manière générale, comment l’aérocombat contribue-t-il aux facteurs de supériorité opérationnelle de la force ?

C’est la combinaison des différents facteurs de supériorité opérationnelle qui permet de dominer l’adversaire. L’aérocombat est une forme possible de cette combinaison privilégiant l’agilité de la force interarmes engagée. Il vise à maintenir, par la vitesse d’exécution des modes d’actions tactiques et des feux, un rythme élevé de la manœuvre, tout en garantissant son imprévisibilité.

Maîtrisé, l’aérocombat doit permettre de bousculer le dispositif ennemi, de jour comme de nuit, si nécessaire pour reprendre l’initiative, dans tous les cas pour placer l’adversaire en situation de réaction. Il s’agit en particulier de créer localement un rapport de forces favorable en basculant rapidement les efforts et en concentrant les feux. L’aérocombat contribue ainsi, au niveau tactique, à l’effet de masse recherchée par la force.

Enfin, possédant l’aptitude à « traverser les milieux » (Terre-Air-Mer), les groupements tactiques interarmes-aéromobiles renforcent la faculté des unités terrestres à combattre conjointement avec les acteurs interarmées et interalliés.

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