Les présidents de catégories : un pour tous

Président de catégorie : une fonction officielle, régie par le règlement de discipline générale, et un rôle de représentation et de conseil, obligatoire dans chaque formation militaire de plus de 50 personnes. Élu par ses pairs pour un ″mandat″ de deux ans renouvelable une fois, le président de catégorie devient alors l’interlocuteur privilégié du chef de corps. « Nous agissons dans tous les domaines de la vie du militaire, explique le commandant Alain, président des officiers au 6e régiment du matériel. Pour l’aspect moral, social et professionnel, nous sommes le conseiller du chef et le point de contact de nos camarades. De plus, une fois par an, nous assistons aux colloques de nos catégories respectives. C’est un moment privilégié d’échange avec les grands commandeurs de l’armée de Terre. Le régiment attend souvent avec impatience le compte-rendu de ces journées. »

Etre toujours disponible

« Je dis souvent que, si le chef de corps est le ″papa″ du régiment, alors je suis le ″grand frère″, plaisante le brigadier-chef Ludovic, représentant les engagés volontaires du régiment de Besançon. Je dois écouter, guider et conseiller les nouveaux comme les plus anciens. » Bien que d’horizons très différents, les présidents de catégories sont animés par la même passion. « Cette fonction demande une part de sacrifice, avoue l’adjudant-chef Miguel, l’homologue du BCH Ludovic pour les sous-officiers. Il ne faut pas compter ses heures, être toujours disponible pour répondre aux questions et avoir une bonne connaissance des parcours de carrière. Parfois je dois quitter mon atelier de maintenance en quelques minutes pour régler un problème urgent. Mais le plus important à mes yeux est de préserver la confiance que m’accordent tous mes interlocuteurs ». 

Franchise et confiance

À chaque réunion de commandement, les présidents de catégories siègent aux côtés des représentants de chaque fonction. Lors des rapports sur le moral ou des commissions de notation, ils apportent leur expertise et leur fine connaissance des militaires qu’ils représentent. « J’ai donné à chacun des présidents une lettre de mission personnalisée. C’est un partenariat basé sur la franchise et la confiance, affirme le colonel Vincent Monfrin, chef de corps du 6^e RMAT. Ils ont le recul nécessaire pour être des conseillers précieux sans aucune arrière-pensée. Ils sont convaincus de leur mission et savent défendre leurs idées  face au chef. C’est pour moi un outil indispensable pour mesurer le moral du régiment. Grâce à leur dissociation de la chaine de commandement, j’ai une vue globale des attentes de mes hommes : cela contribue aussi à la capacité opérationnelle du régiment. »

Ils peuvent compter sur moi

Si les relations entre le colonel et les présidents de catégorie permettent un échange d’information quotidien, les trois militaires s’appuient à leur tour sur les représentants désignés au sein de chaque détachement ou unité élémentaire. « C’est d’autant plus nécessaire que nous sommes répartis sur trois emprises, précise le BCH Ludovic. Ma fonction est couplée à mon emploi au Bureau environnement humain du régiment. Je ne peux pas être sur la route toutes les semaines pour prendre la température des compagnies basées à plusieurs centaines de kilomètres de Besançon. En revanche, je contacte régulièrement mes correspondants pour connaître les problèmes ou questions soulevés par les militaires du rang. »

L’info en +

Depuis presque dix ans, un représentant de chaque catégorie est affecté comme conseiller particulier auprès du chef d’état-major de l’armée de Terre.