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« L’armée nous permet d’atteindre le sommet », sergent Nicolas

Mise à jour  : 24/01/2019

En décembre, le sergent Nicolas du 13e bataillon de chasseurs alpins et un de ses camarades militaires ont décidé de gravir l’Aconcagua, en Argentine. Quatorze jours en autonomie et huit kilos en moins pour l’ascension de cette forteresse naturelle.

Surnommé le colosse d’Amérique, l’Aconcagua culmine à 6 962 mètres d’altitude en Argentine. En 2018, seulement six personnes avaient réussi son ascension avant le sergent Nicolas et son compagnon. Des rafales de vent à plus de 100 km/h, des températures avoisinant les – 20°C, des sacs de 40 kg. Des conditions dantesques pour un raid d’envergure : 14 jours en autonomie complète, 115 km de distance parcourue et plus de 5 700 mètres de dénivelé positif. Un exploit personnel que le sergent Nicolas attribue à sa passion pour la montagne et aux formations reçues dans l’armée de Terre.

Il s’engage en 2013 à l’école militaire de haute montagne (EMHM), où il suit une formation d’un an. Il obtient le certificat de qualification des troupes de montagne et poursuit ensuite ses formations, notamment dans la pratique de l’alpinisme. Il aime ce milieu exigeant, qui, pour lui, représente l’essence même de son engagement dans l’armée : rigueur, exigence, professionnalisme et cohésion. « Lorsque nous nous encordons à quelqu’un en haute montagne, nous lions notre vie à la sienne et acceptons de marcher d’un même pas jusqu’au bout », souligne-t-il.

Territoire national, Norvège, le montagnard dédie son temps libre à la pratique de l’alpinisme. Lorsqu’il décide de gravir l’Aconcagua, il choisit tout naturellement de le faire avec un camarade militaire. En mars 2018, les deux compagnons s’accordent sur la date : ils partiront en décembre. Ils ont maintenant neuf mois pour être à la hauteur de ce monstre de glace. Ascension du mont Blanc en juillet, du Kilimanjaro en août, le sergent teste la résistance de son corps à haute altitude. Quotidiennement, il se prépare au périple de douze jours d’ascension.

Jour J, le cinq décembre. Pour atteindre le camp de base à 4 200 km d’altitude, les deux militaires mettent déjà trois jours de marche. Ils y présentent leur bonne condition physique et leur matériel aux professionnels qui délivrent les autorisations pour entamer la montée. Les étapes sont longues, le matériel lourd, les conditions climatiques difficiles. Le sergent Nicolas évoque la journée du 12 décembre, particulièrement complexe : « les rafales de vent atteignent les 120 km/h et la météo annonce pour les deux prochains jours des vents pouvant aller jusqu’à 140 km/h. ». Le 13 décembre au matin, la majorité des alpinistes sur place choisissent de redescendre, tentes cassées sous le bras. Les deux militaires, eux, observent les cimes. Ils décident de poursuivre et arrivent au camp avant la tempête, exténués. Désormais à l’abri, cet épisode réconforte les deux militaires dans leur approche de la montagne. Ils abordent la suite de l’ascension confiants, et réussissent à gravir le sommet de l’Aconcagua au bout d’un long périple.

Le sergent Nicolas est intimement convaincu que l’armée de Terre offre une des meilleures formations au milieu de la montagne qui puisse exister. Grâce à elle, il a pu obtenir les connaissances techniques et le matériel nécessaire à ce type de défi : « sans les formations dispensées dans les troupes de montagne, un voyage comme celui-ci, en totale autonomie, est vraiment très compliqué », affirme-t-il. Dans les troupes de montagne, en effet, les soldats maintiennent des capacités physiques élevées grâce à un entraînement quotidien. Ils apprennent par la rigueur à connaître leurs capacités et limites : les réactions des corps lorsqu’ils sont poussés dans leurs retranchements les plus extrêmes.


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