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L’aguerrissement selon l’armée de Terre : un équilibre entre rusticité, technique et adaptation

Mise à jour  : 13/09/2017

Lors de la formation individuelle du combattant et des enseignements spécifiques à son métier, l’entraînement permanent mené au sein des régiments et des organismes de formation permet l’acquisition des différents savoir-faire de l’aguerrissement. La politique d’aguerrissement au combat définit ainsi trois types de méthode d’entraînement : l’apprentissage de la rusticité, la maitrise des savoir-faire techniques et l’adaptation par le milieu. 

La guerre au sens large se caractérise toujours par la dégradation des conditions de vie et par  des situations opérationnelles extrêmes. Il est donc essentiel que l’apprentissage de la rusticité soit systématiquement intégré aux entraînements spécifiques et fasse partie de l’instruction individuelle et collective. En rapprochant les soldats des conditions d’engagement difficiles, l’armée de Terre développe la résilience et repoussent ce qu’ils perçoivent comme leurs limites. « La rusticité prépare à l’autonomie et apprend à utiliser des moyens dégradés, souligne l’adjudant Grégory, instructeur commando au CNEC - 1er CHOC. Lorsque j’étais en Afghanistan, nous devions placer un tireur de précision sur le toit d’une école. Nous n’avions aucun moyen matériel sur place pour y accéder. Nous avons décidé de créer une pyramide humaine. Une méthode simple et efficace ».

Aguerrissement du soldat, métier et commando

Pour développer des qualités telles que l’audace, l’intrépidité, la prise de risques ou encore la poursuite de la mission avec des moyens dégradés, le socle « commando » vise à former le personnel militaire de façon individuelle ou collective.  « L’entraînement commando dispensé au CNEC - 1er CHOC constitue la charnière entre celui des unités spéciales et des traditionnelles, précise le capitaine Fabrice, chef du bureau des études de la prospective du centre. Cet entraînement est au sommet de la chaîne de l’aguerrissement. Il est plus pointu afin de réaliser un travail isolé à l’intérieur de lignes ennemies, en milieu difficile d’accès et avec une météo contraignante. » 

En effet, pour répondre à des besoins spécifiques, l’enseignement commando doit être considéré comme un des outils complémentaires de l’aguerrissement au combat. « Nous proposons une vingtaine de stages d’aguerrissement aux unités, explique le colonel Rollet, chef de corps du 1er CHOC. Enrichis avec des séquences spécifiques, nous les ajustons au temps disponible et aux besoins opérationnels d’un régiment. » Entre 3 000 et 4 000 stagiaires par an viennent s’aguerrir au CNEC, dont 80% pour de la formation individuelle et 20% pour de la collective.

S’adapter aux milieux

Via l’aguerrissement, l’armée de Terre maintient sa capacité à conduire des opérations en milieux complexes et extrêmes : montagne, forêts équatoriale et tropicale, désert, zones lagunaires, milieu côtier et par extension milieu urbain. « Grâce à l’environnement, nous arrivons à créer une cohésion dans le groupe et à amener les unités à se dépasser, explique le commandant Laurent, officier ″désert″ au 5e RIAOM à Djibouti. Confrontés au milieu, à la fatigue et au stress, les soldats doivent parvenir à dominer le climat pour remplir les missions de combat élémentaires assignées pendant leur séjour ». Pour les unités tournantes en outre-mer, il s’agit d’acquérir rapidement les connaissances et pratiques minimales indispensables à l’accomplissement de leur mission pour les quatre mois à passer sur le territoire.

Le caractère pédagogique des activités permet à chacun de progresser, quel que soit le niveau d’entraînement ou l’expérience des unités du milieu. Chacun, seul ou en groupe, apprend à lutter efficacement contre l’isolement, l’épuisement ou un environnement hostile. « En développant l’aptitude à durer n’importe où et n’importe quand, ajoute le LCL Franck, chef de corps du groupement d’aguerrissement montagne (GAM), notre objectif est de conserver le dynamisme et la volonté de vaincre du soldat. »

L’info en +

L’ouvrage de prospective Action Terrestre Future (ATF) paru en 2016 établit huit facteurs de supériorité opérationnelle, dont l’endurance. Cette dernière est définie comme la capacité à durer en opérations, à supporter l’enchainement des sollicitations opérationnelles en encaissant des coups et à résister dans le temps dans un environnement hostile. Il s’agit de combiner robustesse des équipements, rusticité des hommes et résilience des structures de commandement et de soutien.

En résumé


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