Après 150 ans de présence, la ville de Belfort et le 35e régiment d’infanterie (35e RI) ont officialisé leur jumelage le 2 mai dernier. Marqué durant le siège de Belfort en 1870, le 35e RI entretient une relation particulière avec la ville.
Crée en 1604 par un seigneur lorrain, le régiment devient officiellement 35e régiment d’infanterie le 21 septembre 1803 sous le premier consul Napoléon. Implanté au sein de la ville de Belfort depuis 1873, le 35e RI est l’un des plus vieux régiments de France à s’être installé dans une ville et à y être resté.
En 1870, la France entre en guerre contre la Prusse. Au cours de la campagne de 1870-1871, le 35e régiment d’infanterie de marche constitue le fer de lance de la ville de Belfort sous le commandement du colonel Denfert-Rochereau. Se préparant à soutenir un siège, les soldats font face aux allemands commandés par le général Von Treskow avant de voir les premiers obus tombés sur la ville, le 3 décembre 1870.
Après un siège de 103 jours, le 35e RI est forcé de quitter la forteresse le 17 février 1871 « avec les honneurs de la guerre, en conservant ses armes, ses équipages et le matériel de guerre appartenant à la troupe, ainsi que les archives militaires » suite à l’ordre formel du gouvernement français.
La Grande Guerre est une épreuve terrible pour les Gaillards avec la perte successive du colonel Tesson lors de l’offensive de Champagne et du colonel Delaperche à Verdun. Le régiment perd également tous les officiers du 2e bataillon, en août 1916. Au total : 2 943 tués.
Après l’annexion d’une partie de l’Alsace-Lorraine au Reich en 1940, Belfort devient véritablement l’avant-poste de l’armée. La ville subit l’occupation allemande pendant cinq ans et les fortifications de la ville sont peu à peu dépassées. À l’automne 1944, les actions de la résistance gênent considérablement les mouvements des troupes allemandes dans la Trouée de Belfort qui attendent impatiemment sa libération.
Le 20 novembre 1944, Belfort est enfin libéré par un coup d’audace du Général Bethourt et du groupement Chappuis suite à l’attaque de la ville. Le régiment renaît en mars 1945 à Belfort par des maquisards de Bourgogne, des résistants de la première heure ayant libéré la ville.
Aujourd’hui, le 35e RI et la ville de Belfort scellent 150 ans de liens par une histoire à la fois tragique et glorieuse. Cet attachement est aussi renforcé par la présence symbolique du lion de Belfort au centre de l’insigne du régiment. C’est un signe d’honneur pour les soldats qui ont défendu la ville en 1870-1871.
Le saviez-vous ?À l’aube de la première guerre mondiale, le célèbre colonel de Maud’huy prend le commandement du 35e RI et donne au régiment sa devise actuelle : « Tous gaillards, pas de trainards ! ». Le régiment porte également son nom en son honneur. |
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