Durant la première guerre mondiale, il était désigné comme ″char léger Renault″ ou encore ″char Renault FT″. De nos jours on l’appelle couramment char FT17. A l’heure des 100 ans de l’engagement des blindés et des 25 ans de mise en service du char Leclerc, retour sur le premier char de combat moderne.
Première guerre mondiale : après la conception et l’utilisation opérationnelle des premiers blindés, le général Estienne est convaincu de la nécessité d’engager dans le conflit des chars légers, capable de pouvoir exploiter une percée du front. Pour cela, il se tourne vers Louis Renault qui a commencé à étudier un char léger de 4 tonnes, équipé d’une tourelle portant un armement pouvant tirer sur 360 degrés. Une maquette est construite en bois puis en acier doux. Une première commande est effectuée fin 1916.
Néanmoins des désaccords entre programmes d’armement et des rivalités de personnes empêchent la conclusion d’une importante commande en janvier 1917. De plus, le général Nivelle décide de délaisser la construction d’engins chenillés au profit de tracteurs d’artillerie.
Cependant la détermination du général Estienne et la conviction de Louis Renault, qui est à la commande de son prototype devant une commission en mars 1917, permettent, début avril 1917, la commande de mille chars légers. Elle est suspendue en mai puis rétablie. La construction sera lente. Seuls quelques dizaines d’exemplaires sortent d’usine fin 1917 pour l’instruction.
Un millier de ces chars sont enfin disponibles fin mai 1918 puis utilisés la première fois par le 501e régiment d’artillerie (qui devient le 501e régiment de chars de combat), sur le village de Chaudin, près de Villers-Cotterêts. Il s’agit de faire face à l’ultime grande offensive allemande en Champagne qui a atteint la Marne. Ce premier engagement, prématuré, avec des troupes d’infanterie marocaines, n’est pas un grand succès en raison du manque de compréhension entre les chars et l’infanterie, dont les hommes maîtrisent mal le français. Plusieurs fois, les blindés doivent rebrousser chemin pour venir chercher cette infanterie tant nécessaire la conquête du terrain. Début juin, des combats dans la forêt de Retz à l’est de Villers-Cotterêts avec un appui important des chars, arrêtent la progression ennemie.
Le comportement de ce char est très différent du Schneider et Saint-Chamond1. Il est maniable, se faufile facilement et possède une meilleure fiabilité. Le 18 juillet 1918, une offensive de grande ampleur, en Champagne, est la première d’une série qui aboutira au recul des troupes allemandes et à la signature de l’Armistice le 11 novembre. Pour la première fois, plus de 700 chars de tous types sont utilisés. Le FT 17 ne dégage pas une idée de puissance mais rassure les combattants. Il joue un rôle évident sur le moral des troupes accentué par le repli de l’armée allemande. Quand celles-ci doivent remonter à l’assaut, il n’est pas rare de voir les officiers d’infanterie demander constamment, voire supplier, l’appui des chars. Les Allemands se défendent avec acharnement. Ils excellent dans le combat antichar, infligeant des destructions de l’ordre de 50 % à leurs adversaires. Néanmoins, le char se révèle être un élément prépondérant du succès. Le FT 17 accompagne toutes les offensives et gagnera le surnom de ″char de la victoire″.
1 : Premiers blindés français, ils furent engagés dans la Grande Guerre en avril et mai 1917. Retour.
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