Du 19 au 26 octobre s’est tenu l’exercice d’entraînement génie de l’Eurocorps, Euretex 18. Une nouvelle occasion pour les sapeurs français de travailler avec les alliés et plus particulièrement l’Espagne qui accueillait cette année la manœuvre.
Environ 650 soldats de 12 nationalités différentes se sont entrainés durant huit jours au camp San Gregorio de Saragosse avec un objectif : favoriser et renforcer l'interopérabilité entre les pays dans le domaine du génie. Sapeurs, plongeurs de combat, auxiliaires EOD (explosive ordnance disposal) mais aussi géographes, météorologues et experts des risques chimiques ont participé à cet exercice.
En cherchant à renforcer l'interopérabilité, Euretex 18 visait à apporter, en matière de procédure, un langage et un standard commun à atteindre pour que les unités sur le terrain puissent travailler ensemble et s’appuyer entre elles. « Malgré la barrière de la langue, nous réussissons toujours à nous comprendre puisque les gestes techniques sont similaires », remarque le sergent-chef Brice, chef de groupe de la section d’appui au déploiement opérationnel du 19e régiment du génie.
En coordination avec une section de la compañía de castrametación du 11e regimiento de ingeniero de Salamanque, les sapeurs renforcent et sécurisent l’ancien hôpital militaire afin qu’il puisse accueillir rapidement un poste de commandement. « C’est très productif de travailler avec les Français. Cela nous permet de découvrir des procédures et matériels différents. Grâce à cet exercice, nous apprenons beaucoup de nos homologues et j’espère qu’il en est de même pour eux », constate le capitán Francisco-José, commandant d’unité.
Pour être efficace, la coopération s’appuie donc à la fois sur ces standards communs (Standards of Agreement - STANAG de l’OTAN) et sur une mise en pratique lors de grands exercices comme Euretex ou encore Citadel Guibert.
Le génie dispose à cet effet d’un organisme métier, le Military engineer center of excellence (MILENG COE) stationné à Ingolstadt en Allemagne, véritable pôle d’excellence des sapeurs de l’OTAN. Cette structure pilote des études, la rédaction de documents de doctrine et propose des stages de formation, tout cela dans un souci d’interopérabilité entre nations de l’OTAN.
S’agissant plus particulièrement de la coopération bilatérale Terre franco-espagnole, 75% des 99 activités décrites par le plan de coopération 2017 ont été réalisées. Pour 2018, 120 activités bilatérales, entraînements, enseignements, visites d’autorités et coopération logistiques, sont décrites.
L’entraînement commun constitue ainsi un axe important de la relation, notamment dans les domaines aéroportés, montagne, forces spéciales, tir à longue distance et combat en zone souterraine. Via cette coopération, l’armée de Terre française bénéficie également de zones désertiques, notamment dans le sud de l’Espagne, permettant la préparation au combat avant projection en bande sahélo-saharienne notamment.
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